J'ai lu et aimé : Le pouvoir contre les libertés - De Marie-Caroline Arreto et Thibault Desmoulins
Pourquoi la pandémie de la Covid-19 a-t-elle entraîné des mesures d’exception ? Comment mesurer leurs conséquences sur nos libertés ? Quelles en sont les durables séquelles politiques et juridiques sur le lien entre citoyens et État ? Marie-Caroline Arreto et Thibault Desmoulins ont dirigé l'ouvrage collectif « Le Pouvoir contre les libertés » aux éditions du Cerf. Un bilan critique, informé et argumenté, de la gestion de la crise sanitaire sur le plan du droit et des libertés publiques, symptôme et accélérateur de notre crise démocratique, mené par des universitaires et experts de la chose publique. Un livre citoyen.
État de droit, droits fondamentaux, institutions, état d’urgence, hôpital, police et maintien de l’ordre, recours massif aux consultants et ralliement unanime des partis : ce sont tous les piliers de notre vie collective qui ont été affectés. Si la crise sanitaire a montré la résilience des Français et leur capacité d’acceptation, elle a aussi démontré l’étendue de la démission des autorités, de l’intensification du présidentialisme, de la soumission au fait majoritaire, autrement dit de la crise démocratique que nous connaissons.
Tous spécialistes du droit, Marie-Caroline Arreto (Institut catholique de Paris) et Thibault Desmoulins (Université Paris Panthéon-Assas) ont dirigé cet ouvrage auquel ont collaboré Ludovic Benezech (Université Clermont-Auvergne), Christophe Boutin (Université de Caen Normandie), Cyrille Dounot et Nicolas Sild (Université Toulouse I Capitole), Nicolas Haupais (Université d’Orléans), Marie Gren et Samuel Seu (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Xavier Souvignet (Université Lumière Lyon II) ainsi qu’Aïda Manouguian (Université Jean Moulin Lyon III).
Tous spécialistes du droit, Marie-Caroline Arreto (Institut catholique de Paris) et Thibault Desmoulins (Université Paris Panthéon-Assas) ont dirigé cet ouvrage auquel ont collaboré Ludovic Benezech (Université Clermont-Auvergne), Christophe Boutin (Université de Caen Normandie), Cyrille Dounot et Nicolas Sild (Université Toulouse I Capitole), Nicolas Haupais (Université d’Orléans), Marie Gren et Samuel Seu (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Xavier Souvignet (Université Lumière Lyon II) ainsi qu’Aïda Manouguian (Université Jean Moulin Lyon III).
Institutions et crise sanitaire.
Propos recueillis par Humbert Angleys (JDD)
Thibault Desmoulins. Ce livre paraît maintenant, mais a été écrit à chaud. L'idée était moins de faire un bilan, que de vraiment faire ressentir au plus près de la crise sanitaire la façon dont les rapports entre l’État et les citoyens se modifiaient, pas toujours de façon très formelle ou apparente, mais de manière quand même sensible. Durant une période où les choses sont difficiles et complexes, on a tendance à ne pas faire l'effort de rationalisation de ce qu'on sent, de ce qu'on voit, et qui ne se présente pourtant pas toujours de manière évidente. Nous sommes donc partis de ce constat et de cette inquiétude au moment des faits, pour essayer de les décanter.
Institutions et crise sanitaire : « Le Pouvoir contre les libertés » (lejdd.fr)
"Les mesures prises à l'occasion de la crise sanitaire ont bousculé l'Etat de droit. Elles ont changé l'Etat et le rapport du citoyen à l'Etat" - Par Thierry Godefridi
« Le pouvoir exécutif lui-même, au mépris des principes qui le régissent, écrit Cyrille Dounot, qui est professeur d'histoire du droit à l'Université Toulouse I Capitole, dans Le pouvoir contre les libertés, a attisé la peur, et la division, le tout en bridant les libertés publiques. »
Les mesures prises à l'occasion de la crise sanitaire ont bousculé l'Etat de droit. Elles ont changé l'Etat et le rapport du citoyen à l'Etat.
Les mesures prises à l'occasion de la crise sanitaire ont bousculé l'Etat de droit. Elles ont changé l'Etat et le rapport du citoyen à l'Etat.
Dans Le pouvoir contre les libertés, un ouvrage collectif sous la direction de Marie-Caroline Arreto et Thibault Desmoulins réunissant les contributions de huit spécialistes en droit constitutionnel et en institutions politiques, Cyrille Dounot, qui est professeur d’histoire du droit à l’Université Toulouse I Capitole, voit dans la déclaration du Président l’expression du caractère monarchique de sa fonction, d’un pouvoir tout-puissant sans contre-pouvoir, les autres autorités établies s’étant reniées et ayant failli dans l’exercice de leurs prérogatives. « Le pouvoir exécutif lui-même, au mépris des principes qui le régissent, écrit-il, a attisé la peur, et la division, le tout en bridant les libertés publiques. »