L’adhésion des Français à la peine de mort, symptôme d’une justice en crise - Par Paul Sugy

Près d’un Français sur deux reste encore favorable à la peine de mort, plus de quarante ans après son abolition à l’initiative de Robert Badinter.


La mort de Robert Badinter a suscité un rare moment d’unanimité dans la classe politique française, qui a toute entière rendu hommage à l’ancien avocat et Garde des Sceaux - de Marine Le Pen qui rappelle «ne pas partager tous les combats» du défunt, à Jean-Luc Mélenchon qui, nonobstant là encore des «désaccords», l’a «tellement admiré». La plupart, entre les deux bords du spectre, ont rendu notamment hommage au père de l’abolition de la peine de mort, par une loi dont qu’il défendit devant le Parlement et qui fut promulguée le 9 octobre 1981. Aujourd’hui, aucun candidat ou parti politique important ne propose de la rétablir, même si à plusieurs reprises par le passé, Marine Le Pen s’y est dite favorable.

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Pourtant, depuis 1981, le débat continue de diviser la société française. Au total, plus d’une trentaine de propositions de loi ont été déposées pour la rétablir, portées par certains députés célèbres tels Charles Pasqua, Jean-Marie Le Pen ou encore... Christian Estrosi ! En 1991, l’actuel maire de Nice avait déposé un texte en réaction aux viols et aux meurtres de deux petites filles commis par le pédophile multirécidiviste Christian Van Geloven. Il semble en être revenu, puisqu’il a déclaré en 2017 dans un entretien au Parisien qu’il «déteste le Christian Estrosi qui a voté le rétablissement de la peine de mort».

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À vrai dire, la plupart des moments où la peine de mort est revenue sur le devant de la scène politique correspondent à la médiatisation d’affaires sordides impliquant un crime commis par un récidiviste déjà condamné par le passé. Proposer le rétablissement de la peine de mort est souvent, pour des hommes politiques de droite, l’occasion de montrer les muscles en matière de sévérité pénale et de faire à la justice un procès en laxisme. «Le fait que le sénateur du Lot-et-Garonne [Jean-François Poncet, auteur en 1984 du premier texte en ce sens, NDLR] rédige sa proposition de loi après le meurtre de deux fillettes dans son département, montre que les considérations électorales ne sont jamais vraiment absentes du débat», commente l’historien Jean-Yves Le Naour dans son Histoire de l’abolition de la peine de mort.




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