L’Occident : Une civilisation et une réalité géopolitique à l’épreuve - Par Jean-Sylvestre Mongrenier

Utilisée avec parcimonie, voire démonisée, la notion d’Occident est essentielle à l’intelligence de l’histoire universelle comme à celle des équilibres géopolitiques contemporains. De part et d’autre de l’Atlantique Nord et jusqu’aux antipodes, nombreux sont ceux qui voudraient ôter tout contenu concret et valeur objective à cette identité de civilisation. En d’autres termes, l’Occident ne serait qu’un discours autoréférentiel ; il n’existerait pas. En France, pendant longtemps le Quai d’Orsay s’est interdit d’employer le terme « Occident » (la France était « ailleurs »). Mais les puissances hostiles de l’axe eurasiatique et leurs alliés ne sont pas dupes de tels jeux de langage : Moscou, Pékin, Téhéran, d’autres encore, désignent l’Occident comme leur ennemi. Aussi le mot, la notion et les vertus qu’ils évoquent doivent-ils être réinvestis.


Le géonyme d’Occident est utilisé avec parcimonie, comme s’il était suranné ou réductible à une construction idéologique arbitraire, voire à un simple effet de langage. A moins qu’il ne s’agisse de mettre en accusation les peuples et les nations qui s’inscrivent dans la sphère de la civilisation occidentale ; le terme est alors utilisé pour le démoniser. Il serait pourtant difficile de penser le monde et l’histoire universelle en faisant l’impasse sur l’Occident, tant celui-ci, au cours des cinq derniers siècles, aura bouleversé la face de la Terre. Par ailleurs, les puissances qualifiées de révisionnistes, de « grands perturbateurs » aux vastes ambitions géopolitiques, ne doutent pas de l’existence de l’Occident lorsqu’elles affirment que leur « heure est venue », l’Orient et ses variantes (l’Eurasie) devant inéluctablement l’emporter. On notera enfin que l’emploi du terme sous nos cieux se fait plus fréquent. La gravité de la situation et les périls des temps présents provoqueraient-ils une anamnèse ?

Indubitablement, la notion d’Occident est complexe. Plus encore qu’un ensemble spatial aux limites historiquement variables, il s’agit d’une représentation de soi et du monde, d’une vue-du-monde, c’est-à-dire d’un ensemble de convictions et d’attitudes, de valeurs, d’idées et d’idéaux (une vue-du-monde mêle l’implicite et l’explicite, l’affectif et l’intellectuel). Enfin, la notion d’Occident est puissante et évocatrice : le mot claque comme un drapeau. « Occident » est bien plus polémogène qu’« Europe », terme pourtant proche sur le plan étymologique (« Ereb » signifie le Couchant, c’est-à-dire l’Occident). C’est pour cela qu’invoquer l’Occident provoque une certaine gêne dans le public, et même de la répulsion (la « défense de l’Occident » est honnie). Le terme rappelle les empires fondés outre-mer, la cosmologie impériale des nations occidentales ou, plus proche, la chute de Dien Bien Phu (9 mai 1954) et la guerre d’Algérie (1954-1962). On ne saurait pourtant se désintéresser de l’Occident : le mot, la notion, les vertus et les valeurs qu’ils évoquent doivent être réinvestis.





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