Attentat de Moscou : L' Asie centrale, nid de terroristes islamistes ? - Par Alexandre Del Valle

Voilà pourquoi la Russie a en réalité un problème de radicalisation domestique similaire au nôtre. Le retour des talibans à Kaboul, en août 2021, avait réduit le champ d’action de l'État islamique en Asie centrale. Mais le groupe djihadiste responsable de l'attentat du Crocus City Hall de Moscou reste solidement implanté dans la région.


Atlantico : Existe-t-il réellement un problème de radicalisation islamiste en Russie ?

Alexandre Del Valle :
En Russie, la radicalisation islamiste est principalement concentrée dans la région du Caucase, en raison des contentieux historiques et territoriaux persistants entre la Russie orthodoxe, chrétienne et européenne, et le Caucase musulman. Cependant, contrairement à l'Europe occidentale, la radicalisation en Russie n'est pas aussi répandue. Les libertés religieuses sont limitées, les Frères musulmans et les salafistes sont interdits, tandis qu'un islam soufi et confrérique prédomine malgré ses difficultés.

La radicalisation provient principalement des régions du Caucase, bien que sa présence sur le territoire russe soit de plus en plus contrôlée. Une nouveauté réside dans l'immigration en provenance des pays d'Asie centrale, facilitée par des accords de libre-échange et de circulation des personnes. Les services de sécurité russes n'ont pas réussi à enrayer une radicalisation anti-russe émanant notamment des Tchétchènes, qui accusent la Russie d'oppression séculaire des musulmans.


Ces individus, provenant de régions fortement radicalisées, sont plus difficiles à contrôler en raison de leur origine et de la complexité de la situation. Contrairement à la Tchétchénie qui a été plus stabilisée sous le régime de Gadirov, les pays d'Asie centrale présentent des défis plus importants en termes de répression de l'islamisme, en raison de leur vaste territoire et de la difficulté à détecter les signes de radicalisation.

La radicalisation perçoit généralement les Russes comme des oppresseurs historiques de l'islam, que ce soit à travers l'histoire communiste, les guerres en Tchétchénie sous Poutine, ou encore l'intervention en Syrie aux côtés de Bachar al-Assad, perçue comme une agression contre les sunnites. Ce schéma d'oppression perçue par les musulmans s'étend de l'Afghanistan pendant la guerre froide à l'Asie centrale après la chute de l'Union soviétique, jusqu'à la Syrie contemporaine. L'alliance entre la Russie et l'Iran, bien que tous deux islamistes, est rejetée par certains groupes sunnites extrémistes tels qu'Al-Qaïda et Daesh.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police