Pour la journée des droits de la femme, à l’école, aidons les garçons! - Par Lisa Kamen-Hirsig
Quand la propagande féministe entre à l’Éducation nationale, les savoirs sont remplacés par le féminisme victimaire, et ce sont les garçons qui trinquent.
Une tribune de Lisa Kamen-Hirsig, auteur de « La grande garderie » (Albin Michel. 2023).
Et voici donc venir la Journée des droits de la femme 2024. A l’école aussi. Bien sûr. Puisque l’école accueille en son sein toutes les festivités contemporaines avec un grand enthousiasme, des JO à la Semaine du goût en passant par la Fête de la « Fraternité générale ».
Dans la perspective de ce vendredi 8 mars tout féminin, le site de l’Éducation nationale reprend mot pour mot le texte publié par l’ONU1. Celui-ci affirme que les réductions des dépenses publiques constatées dans le monde « auront des répercussions négatives sur la situation des femmes ». Usant ensuite d’un conditionnel, il poursuit: « plus de 342 millions de femmes et de filles pourraient ainsi vivre sous le seuil de pauvreté d’ici à 2030 ». Il déplore que les organisations féministes, qui – selon l’ONU – prennent la tête de la lutte contre les inégalités et la pauvreté des femmes « tournent à vide, puisqu’elles ne perçoivent que 0,13 pour cent du total de l’aide publique au développement. » Quelle proportion de nos impôts faut-il verser aux organisations féministes à travers le monde pour que l’ONU soit satisfaite ? Nul ne le sait.
Ce copié-collé d’un texte à visée internationale, alarmiste, n’est pas adapté aux enjeux français et conduit tout naturellement le ministère de l’Éducation nationale à encourager ses employés à passer « à une économie verte, une société de soins » et « à soutenir les agents de changement féministes ».Contester le bien-fondé de ce fléchage de l’argent public revient à se ranger immédiatement dans le camp du patriarcat éhonté. Du ministre aux grouillots de la rue de Grenelle, tout le monde approuve et logiquement, les établissements sont fortement incités à poursuivre ces mêmes objectifs. Mais l’urgence en France est-elle vraiment d’ancrer le féminisme à l’école ?
A lire aussi, du même auteur: «Je propose d’essayer la liberté, juste pour voir»
Remplacer les savoirs par le féminisme victimaire
Il est bien sûr impossible de prédire quelles actions auront lieu cette année mais il existe déjà des habitudes en la matière. Les « bonnes idées » foisonnent. Il suffit de consulter les sites académiques qui relaient fièrement les manifestations de « féminisme scolaire ». Ici, les élèves constitués en Brigade Egalité Garçons-Filles distribuent aux adultes des citations de « femmes inspirantes », de Simone de Beauvoir à Hillary Clinton en passant par Beyoncé. Là, ils réalisent des graffitis géants à la gloire des femmes sur les murs de leur collège. Ailleurs encore les professeurs organisent des expositions dénonçant les inégalités de genre, le problème n’étant visiblement plus que les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes mais que chacun puisse choisir son genre. A Créteil, Françoise Vouillot, responsable du groupe « OriGenre » (orientation et genre), ancienne présidente de la commission « Lutte contre les stéréotypes et rôles sociaux » du Haut conseil à l’égalité femmes/hommes (HCE F/H), donne une conférence : « appréhender comment (sic) le système de genre influence le fonctionnement de l’institution scolaire ». Autrement dit : le système hiérarchise les sexes et les valeurs qui leur sont associées mais je vais vous expliquer en quoi l’école en est affectée.
Pour la journée des droits de la femme, à l’école, aidons les garçons! - Causeur