Trafic de drogue: «Attaquons nous à la demande plutôt qu’à l’offre» - Par Jacques Garello

Pour Jacques Garello, professeur émérite à l'université Aix-Marseille, le retour des dealers, quelques heures seulement après l’opération «place nette XXL» à Marseille, illustre l’échec de la stratégie qui consiste s’attaquer uniquement à l'offre, c'est-à-dire aux trafiquants.


Après la spectaculaire opération «place nette XXL», honorée par la visite et les propos d’Emmanuel Macron, les trafiquants de drogue marseillais ont prévenu leurs clients de la Castellane : la drogue est à nouveau disponible et les prix sont affichés. C'est dire que la façon dont on lutte contre la drogue, en France et dans la plupart des pays, n'a aucune chance d'être efficace parce qu'on cherche la solution du côté de l'offre c'est-à-dire des trafiquants, au lieu de regarder du côté de la demande c'est-à-dire des drogués. Offre et demande : nous voici dans la logique classique de l'analyse économique.

En effet l'économie est satisfaction des besoins grâce à l'échange entre individus ou groupes. L'échange peut se faire à l'intérieur d'une communauté, par exemple familiale ou religieuse. L'échange peut se faire sur un marché, et la monnaie permet alors d'élargir le cercle des transactions. Sur un marché il y a nécessairement une offre et une demande, un fournisseur et un client, un producteur et un consommateur. Les prix du marché révèlent les pénuries et les excédents actuels, les profits résulteront de l'aptitude de l'entreprise à corriger les déséquilibres en innovant. Il n'est pas besoin d'être professeur d'économie pour se rendre à ces évidences.

En matière de drogue l'action sur l'offre est inopérante, pour deux raisons au moins. La première c'est que dès qu'un réseau de trafiquants est détruit, un espace s'ouvre sur le marché, et un concurrent s'en empare. Les leçons de la prohibition de l'alcool aux États-Unis sont sans appel : toujours plus de consommation, toujours du marché noir, de la corruption jusque dans la police, la justice et les élus. La deuxième raison est que l'offre de drogue a la possibilité de créer sa propre demande ; les trafiquants fabriquent leurs clients en faisant naître l'addiction. Droguée gentiment, gratuitement, et parfois avec des drogues «douces», la victime devra finalement vendre de la drogue pour payer celle dont elle a besoin et grimpera ainsi, souvent, dans l'escalade, l'overdose, allant vers des drogues toujours plus dures et plus chères. Ceux qui ont les moyens se propulseront plus vite en haut de l'échelle.


La drogue devient alors un problème culturel. Elle est caractéristique d'une société où l'environnement moral et spirituel est à la facilité, à la fatalité.

Le pire est que les enfants jouent aux adultes : la criminalité des mineurs est en croissance vertigineuse.
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