Une cure de détox pour notre État drogué à la dette ! - Par Aurélien Baudu et Xavier Cabannes

Il est grand temps de faire débattre le Parlement pour aider la France à se soigner de son addiction à la dépense chronique.

Aurélien Baudu est professeur à l'université de Lille et Xavier Cabannes est professeur à l'université de Paris-Cité.


L'Insee a publié ce mardi 26 mars les chiffres de la dette publique française à la fin 2023. Comme attendu, ils ne sont pas bons et ne font pas le printemps des finances publiques puisque ce déficit se monte à 5,5 % du PIB, c'est-à-dire bien au-delà de l'hypothèse initialement envisagée par le gouvernement à 4,9 %. De son côté, la dette publique se chiffre désormais à 3 101,2 milliards d'euros, en augmentation de 147,4 milliards par rapport à 2022 ; elle est équivalente à 110,6 % du PIB français.

Rappelons qu'à la fin du second semestre 2017, au début du premier mandat du président Macron, la dette publique était, toujours selon l'Insee, de 2 231,7 milliards d'euros, soit 99,2 % du PIB ; ce qui n'était déjà pas très glorieux, bien loin du seuil de 60 % du PIB prévu par les textes européens. Les 3 101,2 milliards annoncés par l'office statistique se décomposent de la manière suivante : 2 513,5 milliards pour l'État, 250,4 milliards pour les collectivités territoriales, leurs groupements et leurs établissements publics, 263,7 milliards pour les administrations de sécurité sociale, dont l'assurance chômage que le gouvernement veut réformer, et enfin 73,7 milliards au titre de divers organismes d'administration centrale. Une crise économique et financière et une crise sanitaire sont passées par là, mais elles n'expliquent pas tout non plus…

Le Premier ministre a déjà pris, par anticipation, des mesures face à cette situation puisque, par un décret du 21 février 2024, alors que la loi de finances pour 2024 était promulguée seulement depuis quelques semaines, il a annulé pour l'exercice 2024, sur rapport des ministres des Finances et des Comptes publics, et donc sans débat parlementaire, 10 milliards d'euros en autorisations d'engagement et 10,1 milliards d'euros en crédits de paiement, dont plus de 780 millions en dépenses de personnel, soit environ 1,2 % des crédits inscrits en loi de finances. Des annulations d'une telle ampleur, par voie décrétale, si tôt dans l'année, c'est largement inédit depuis 2006. Il est possible que d'autres annulations de crédits soient nécessaires pour tenter d'amortir le bouleversement économique.
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