Céline Revel-Dumas: «La GPA, une “traite d’êtres humains” pour le Parlement européen, un progrès pour nombre d’élus français»

Le Parlement européen a adopté une directive reconnaissant la GPA comme une «traite d’êtres humains». L’essayiste Céline Revel-Dumas, auteur de GPA, le Grand Bluff, se félicite de cette décision et rappelle que l’enfant ne doit pas devenir un objet d’échange commercial.

Formée en histoire et en philosophie et diplômée de l'Essec, Céline Revel-Dumas est journaliste. Elle est l'auteur de GPA, le Grand Bluff (Le Cerf, 2021).

LE FIGARO. - Ce mardi 23 avril, le Parlement européen vient de reconnaître «la gestation pour autrui à des fins d'exploitation reproductive» comme une «traite d'êtres humains». Quel regard portez-vous sur cette décision ? Est-ce une victoire ?

Céline REVEL-DUMAS. -
Le signal est positif autant que symbolique puisqu’on qualifie enfin la GPA de «traite». Puisqu’il s’agit d’une directive, ce texte est contraignant pour les États-membres et doit s'appliquer dans un délai de deux ans. Néanmoins, on ne sait pas encore de quelle manière le texte va s’appliquer. N’oublions pas qu’en la matière la France dispose d’un arsenal législatif solide, qui malgré tout n’est pas respecté. Il faudra attendre les prochains mois pour comprendre les conséquences concrètes de cette directive. D’autant qu’elle est entourée de différents termes tels qu’«à des fins d’exploitation reproductive» ou «génésique» : des mots aux contours flous qui nous plongent dans un abîme de perplexité quant à l’application et l’interprétation de ce texte.

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En revanche, il est intéressant de constater que le gouvernement socialiste espagnol a majoritairement porté cette directive avec l’aide de plusieurs rapporteurs issus de différents pays, dont François-Xavier Bellamy : on a ainsi pu observer une unanimité politique entre différents partis politiques, issus de différents pays.

Assiste-t-on à une réelle prise de conscience, à l'échelle européenne, de la réalité de ce qu'est la GPA ?

Il y a une véritable prise de conscience de la réalité de la GPA. On l’a vu à la faveur de la guerre en Ukraine, où des reportages et enquêtes ont mis en lumière l’exploitation de mères porteuses. Les femmes y sont exploitées - pour des raisons financières - sans considération au regard des droits humains : parquées dans des appartements, où elles subissent contraintes horaires, règles précises à respecter et conditions de vie insalubres. De nombreuses enquêtes menées dans plusieurs autres pays ont montré les dérives systématiques de la GPA. Si la directive adoptée par le Parlement européen va dans le bon sens, la réaction unanime est tardive et montre que l’on a déjà dépassé l’entendement.

La candidate Reconquête! Marion Maréchal a suscité l'indignation d'anciens ministres et de la porte-parole du gouvernement en demandant «où [était] la maman ?», après l’annonce de paternité du styliste de mode Simon Porte Jacquemus et de son mari à l'aide d'une GPA. Y a-t-il un décalage sur le regard que portent les dirigeants français sur la GPA et celui que porte une grande partie de l'Europe ?

On a focalisé l’attention sur cette polémique qui n’est pas représentative du débat autour de la GPA. Les membres du gouvernement ont saisi l’occasion des propos tenus par Marion Maréchal pour catégoriser à la droite de la droite l’opposition à la gestation pour autrui. Ceci afin de décrédibiliser tout positionnement hostile à la GPA.

Céline Revel-Dumas: «La GPA, une “traite d’êtres humains” pour le Parlement européen, un progrès pour nombre d’élus français» (lefigaro.fr)
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