«Les violences en milieu scolaire viennent, en grande partie, des parents défaillants ou dangereux» - Par Fatiha Boudjahlat

Après les annonces du premier ministre ce jeudi 18 avril à Viry-Châtillon, Fatiha Boudjahlat, principale adjointe dans un collège et essayiste, dénonce ce qui, selon elle, a conduit à l’affaissement de l’école : des parents devenus toxiques pour leurs enfants et une Éducation nationale qui a abandonné l’autorité.


Essayiste et principale adjointe dans un collège, Fatiha Boudjahlat est l'auteur de plusieurs ouvrages remarqués. Dernier ouvrage paru: Laïcité, l'avenir ensemble (Éditions Privat, 2021).


Gabriel Attal avait promis qu'il emmènerait le sujet de l'école avec lui à Matignon. Décrété sujet régalien et chasse gardée par le président de la République et son épouse, avec à sa tête une ministre expérimentée et ancienne rectrice, l'Éducation nationale souffre peut-être de ce trop-plein de fées penchées sur son berceau… Que penser des annonces du premier ministre ? Tout d'abord l'intention. Oui, il faut parler et rétablir l'autorité. Cela fonctionne ; on l'a vu avec l'interdiction de l’abaya qui n'a pas nécessité de faire voter une loi. L'autorité, tout enseignant aguerri le sait, repose sur le consentement de ceux sur lesquels elle s'exerce. La légitimité est la clef de ce consentement. Notre légitimité n'est plus naturelle. L'autorité des adultes (parce qu'il n'y a pas que les enseignants dans les écoles et les établissements), du savoir, ou des personnels de direction est contestée. Les mêmes parents qui nous trouvent laxistes quand leur enfant est victime, contestent toute punition, retenue, sanction, quand leur enfant est responsable.

On peut trouver étrange qu'un premier ministre prétende instituer ce rituel qui tient à ce que les élèves se lèvent lorsqu’un adulte entre dans la salle de classe. Les gauchistes écervelés parleront de mise au pas de l'oie, les gauchistes évolués se moqueront de cette immixtion politique dans les petits détails du quotidien. Mais tout va mieux en le disant. Et beaucoup de jeunes enseignants tolèrent les chewing-gums, les capuches en classe et débutent le cours sans ce rituel qui permet un retour au calme et en solennise le début. Nous sommes assommés d'injonctions contradictoires. L'école est sommée de prendre en charge des missions qui relevaient de la parentalité (hygiène corporelle, éducation à l'empathie…), tout en étant contestée sur ses vrais métiers ; l'enseignement, la transmission des savoirs et la formation du citoyen.

Mais laissez-moi vous décrire le protocole de prise d'une sanction pour que vous compreniez que le premier ministre aurait pu prendre des décisions plus décisives pour restaurer l'autorité. Quand un élève commet un acte répréhensible, la direction doit convoquer la famille en laissant s'écouler un délai incompressible de deux jours ouvrés minimum (le week-end et les vacances ne comptent pas), ce premier entretien visant à établir les faits. Puis, nous avons l'obligation de laisser passer encore deux jours ouvrés, pour que les parents puissent préparer leur défense, voir un avocat, consulter les pièces que nous devrons avoir rassemblées, et les revoir de nouveau pour les informer de la sanction décidée. Puis il faut encore attendre deux jours ouvrés minimum avant que la sanction soit exécutée, pour permettre aux parents de faire appel s'ils le souhaitent. Un élève qui insulte un enseignant un mardi ne sera exclu que le jeudi de la semaine suivante et continuera donc d’aller tranquillement en cours pendant ce long processus. Long processus qui se veut garant des droits des parents et des élèves, où le contradictoire, la preuve matérielle et l'intention peuvent donner l’impression d’être des magistrats et que l'enjeu est la prison…

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