Énergies renouvelables : il n’y a pas foisonnement - Par Michel Negynas

Un argument fréquemment présenté par les producteurs d’énergies intermittentes, c’est qu’il y a toujours du vent ou du soleil quelque part en Europe.


Le site de l’Institut Fraunhofer « Energy charts » présente en temps réel la production de tous les pays d’Europe, et le cumul pour l’Europe et l’Angleterre. (par semaine, mois ou année). Tout un chacun peut donc vérifier ce qu’il en est. Un rapide examen de l’année 2023 permet d’identifier des périodes (assez nombreuses, et parfois de plusieurs semaines en été) où le dit « foisonnement » est particulièrement faible, même sur toute l’Europe. La puissance installée totale était de 217 GW pour l’éolien, et de 202 GW pour le solaire, soit 420 GW en tout.

En été

Entre autres, on voit que le 12 septembre l’éolien est tombé à 17 GW pour une charge la nuit de 250 GW. Et sans surprise, on constate que la nuit, il n’y a pas de soleil (même si c’est atténué par les fuseaux horaires).

En hiver

On se dit que le soleil est faible, mais qu’au moins il y a du vent. D’après le même diagramme, on voit que la nuit du 14 février, il n’y a pas eu de soleil non plus. Et l’éolien est descendu à 37 GW, pour une charge de 300 GW. On voit même que les 17 GW d’offshore (en vert un peu plus foncé sur la courbe en référence) ne donnaient quasiment rien.

Conclusion

Il y a bien, certaines nuits, une Europe entière quasiment privée de vent. C’est une situation bien connue des météorologistes, correspondant à un gigantesque anticyclone. Cela arrive assez souvent en été, mais aussi plusieurs fois par an en hiver, et souvent en période très froide.

Les enseignements

Lorsqu’on dimensionne le réseau électrique européen, on le dimensionne en puissance (le kW) et pas en énergie (les KWh) car l’offre doit égaler la demande au dixième de seconde près, et cela même à la plus grosse demande annuelle, à 19 heures en hiver. Si on se réfère à l’année 2023, on ne peut donc compter à coup sûr l’éolien qu’à 17 % de sa puissance installée, et le solaire à zéro pour assurer la consommation à la pointe de 19 heures en hiver. Mais c’est en global sur l’Europe. Or, le vent ne souffle pas toujours où il est nécessaire, et, contrairement à une idée répandue, l’électricité ne se transfère pas facilement d’une région à une autre : ce n’est pas instantané, et ça coûte cher.

Qu’à cela ne tienne, diront certains, il suffit de multiplier les installations : par six pour passer la pointe d’hiver par exemple, soit installer 1200 GW d’éoliennes, environ 240 000 mâts, des millions de km de câbles, des milliers de postes électriques… Certes, mais que fait-on quand le vent souffle sur toute l’Europe ? On arrête tout ?

Qu’à cela ne tienne, diront certains : on stockera. Mais l’électricité ne se stocke pas. On stockera soit de la gravité (pompage), soit de la chimie (batterie), soit de l’hydrogène.

Alors, le stockage ?

On voit aussi par cet exemple que pour assurer une production à l’instant (donc une puissance, ou capacité) de 200, voire 300 GW, avec seulement du stockage et des énergies intermittentes, il faut une capacité énorme, assimilable à un réseau de production, puisqu’il faut toujours que l’offre égale la demande. Les calculs sont faciles à faire. Je les ai déjà publiés sur Contrepoints. Pour deux semaines de printemps avec un vent faible, pour alimenter la France et l’Allemagne, il faudrait pomper préalablement le lac de Genève et le lac de Constance et élever leurs eaux de 150 mètres ! En batteries, c’est tout aussi inenvisageable ; il faudrait des milliers d’hectares de modules comme ceux-ci. Les plus grosses installations actuelles font un GW et « tiennent » deux à trois heures avant d’être à plat.

Les centrales thermiques (nucléaires ou à gaz) ont encore de beaux jours devant elles. D’autant qu’elles assurent à elles seules la stabilité du réseau.

En effet, la physique est la plus forte

D’ailleurs, le gestionnaire d’un des réseaux haute tension de l’Allemagne (Amprion) commence à être inquiet. Il réclame un « retour à la physique » et prédit une catastrophe si l’Allemagne installe, comme c’est prévu, 600 GW d’énergie intermittente.

Et en France, Enedis et RTE, les gestionnaires des réseaux, annoncent les dépenses à venir en grande partie liées au déploiement des énergies diffuses, éolien et solaire : plus de câbles, plus de batteries, plus de condensateurs, plus d’électronique de puissance…

Énergies renouvelables : « Aujourd’hui, on raccorde comme on n’a jamais raccordé » (Cédric Boissier, Enedis)

« Je ne parlerais pas de révolution mais plutôt de rupture en termes de raccordements et d’investissements. Hors compteurs Linky, nous investissons entre trois et quatre milliards d’euros par an : Marianne Laigneau (présidente d’Enedis, NDLR) a annoncé 96 milliards d’euros d’investissements entre 2022 et 2040, au rythme de cinq milliards d’euros par an. Sur les 96 milliards d’euros, un peu plus de 11 seront dédiés au raccordement des énergies renouvelables, soit 800 millions d’euros par an, un niveau inédit. »

C’est bien plus que cela, car il faut ajouter les milliards dépensés en plus par RTE, le réseau haute tension, en particulier parce que les énergies renouvelables ne peuvent pas participer à la stabilité du réseau. Et un autre poste de dépenses monte vertigineusement, vers les consommateurs cette fois : le raccordement des bornes de recharge électrique pour les véhicules, une borne permettant une recharge en 20 minutes a une puissance de 0,25 MW.

Combien de pourcentage du PIB sera dépensé pour cette folie ?

L’intermittence est l’intermittence, si le facteur de charge est de 25 %, pour l’éolien, ou 12 % pour le solaire, (c’est-à-dire le rapport entre l’énergie réellement produite et l’énergie qui serait produite sans intermittence) tout matériel lié aux ENR est affecté du même rapport d’inefficacité. C’est vrai pour les coûts, mais aussi pour la consommation de ressources, y compris de ressources rares ou polluantes.

En France, depuis plusieurs décennies, l’électricité était sûre, peu chère, et presque entièrement décarbonée. Rien n’a changé par ailleurs. On pouvait continuer comme ça ! Pourquoi chercher les ennuis ?

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