J'ai lu et aimé "La civilisation de la peur - Pourquoi et comment garder confiance en l'avenir" – De Nicolas Bouzou

Sommes-nous capables d'apporter collectivement des réponses aux défis difficiles qui sont devant nous, du réchauffement climatique aux inégalités et à la guerre ? Oui répond Nicolas Bouzou, dans un essai absolument remarquable, La Civilisation de la peur (XO Éditions). Dans ce livre décapant et à contre-courant des idées communes, il nous enjoint à espérer en l’avenir et à combattre nos peurs irrationnelles avec lucidité et enthousiasme. Il y démontre comment des "marchands de la peur" noircissent notre vision du monde. Un ouvrage nécessaire et salutaire, sans verser dans un optimisme béat !


" À force de nous dévaloriser, de cultiver la peur, nous avions oublié ce dont nous étions capables. Or il est tout à fait probable qu'en 2050, la démocratie se soit étendue, que le travail soit moins pénible, qu'une grande partie de la population vive cent ans en bonne santé, que l'humanité ait freiné le réchauffement climatique.
La peur est un sentiment particulier. Elle peut, quand elle est justifiée, nous protéger. Mais, face à l'avenir, elle est souvent excessive, voire irrationnelle. Elle renferme sur soi et génère de la défiance envers les autres. Il est temps de combattre les marchands de peur. "

Nicolas Bouzou appelle à résister à ce catastrophisme qui nous assaille de tous côtés. Une négativité savamment entretenue par les médias, les réseaux sociaux et ces intellectuels défaitistes habités par le ressentiment. Il nous dit pourquoi et comment garder confiance dans l'avenir.


Nicolas Bouzou : «Nos sociétés s’autoflagellent et sont accaparées par de faux problèmes»

Par Anne-elen Chompret

LE FIGARO. - Votre essai aborde la notion de peur dans notre civilisation . Pourquoi explorer ce thème spécifiquement ?

NICOLAS BOUZOU. - Depuis vingt ans, je constate que la tonalité du débat public, alimentée par les médias et les intellectuels de gauche, renvoie à une vision du monde plus négative que la réalité. Il y a un biais en termes de représentations du monde. À cet égard, il y a une spécificité française. L’intellectuel de gauche est révolutionnaire. Il n’aime pas la démocratie libérale et se situe dans l’opposition. Dès lors, sa vision est celle d’un système général, paré de tous les défauts, qui dysfonctionne. Et cet intellectuel - philosophe ou sociologue - ne manie pas les chiffres. Il manque de recul et prend, quoi qu’il arrive, la ligne grave. Or il est urgent de montrer que l’action, dans le cadre de nos démocraties libérales, peut conduire à des résultats positifs.

Vous mettez en avant les succès économiques et scientifiques, de l’innovation dans les vaccins à la lutte contre le réchauffement climatique. Que répondez-vous à ceux qui trouvent votre vision trop optimiste ?

Je propose une analyse de la situation qui relève davantage de la lucidité que de l’optimisme. Les catégories binaires - pessimisme-optimisme - ne sont pas pertinentes. Il s’agit d’abord de constater les problèmes - changement climatique, désordres géopolitiques, avènement de technologies - et de s’interroger. Améliore-t-on l’état de vie de l’humanité ? Généralement, la réponse est positive. À l’inverse, certains sujets sont sous-estimés. La principale menace pour nos démocraties, c’est l’islamisme. Ce courant idéologique veut nous détruire. Mais nos sociétés s’autoflagellent et sont accaparées par de faux problèmes, à en oublier ce qui nous menace réellement.

Nicolas Bouzou : «Nos sociétés s’autoflagellent et sont accaparées par de faux problèmes» (lefigaro.fr)

Nicolas Bouzou: «Nous vivons dans une civilisation de peur entretenue»

Par Samuel Ribot

À vous lire, « il est parfaitement possible qu’en 2050 la démocratie se soit étendue, le travail soit moins pénible et que l’humanité ait freiné le réchauffement climatique. » Qu’est-ce qui vous a pris ?

Le plus grave, c’est que tout cela relève d’une analyse ! (Sourire) Pour le réchauffement climatique : jamais dans l’histoire de l’humanité un problème n’a autant été pris à bras-le-corps. On peut m’objecter qu’on n’en fait pas assez, mais par définition, on n’en fera jamais assez dans la mesure où le problème est déjà là et produit ses effets. Il y a toutefois des domaines où l’on va plus vite que ce qu’on pensait, comme le solaire, l’éolien ou les batteries électriques. C’est ce qui me fait dire qu’on va réussir à atténuer les effets du changement climatique.

Même chose pour le travail : on nous explique que l’intelligence artificielle (IA) va le détruire. Or, dans l’histoire, l’innovation technologique a plutôt eu pour effet de diminuer la pénibilité du travail. Et il n’y a aujourd’hui aucune raison de penser que l’IA va provoquer le contraire. Enfin, concernant l’extension de la démocratie, sujet sur lequel je suis plus prudent, on constate qu’il y a une très forte demande de démocratie qui s’exprime en Chine, en Ukraine ou en Iran.

Nicolas Bouzou: «Nous vivons dans une civilisation de peur entretenue» (lunion.fr)

A qui profite la peur ? : revue du livre de Nicolas Bouzou

Par Pierre Bentata

Pandémie de covid, guerre en Ukraine, velléités militaires de la Chine, repli des Etats-Unis, inflation, montée des nationalismes belliqueux, attaques terroristes. Sur fond de réchauffement climatique incontrôlable, le monde va de crise en crise. L’effondrement est pour bientôt. D’ailleurs, il a déjà débuté selon certains. L’époque est terrible. Demain sera pire qu’aujourd’hui. Il est trop tard. Oui, c’était mieux avant.

Voilà, en résumé, ce que chacun sera amené à penser après avoir écouté la radio, regardé les chaines d’information continue ou jeté un œil rapide sur les réseaux sociaux. Et pourtant, tout ne va pas si mal. Au contraire, à bien des égards, le monde va mieux que jamais. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’a jamais été aussi bas, l’espérance de vie augmente partout, les inégalités mondiales s’effondrent, la criminalité aussi, le taux d’alphabétisation grimpe dans tous les pays, surtout les plus pauvres, et la santé connaît une révolution scientifique et technique sans précédent.

A qui profite la peur ? : revue du livre de Nicolas Bouzou | Atlantico.fr

Un manuel de résistance pour survivre à la civilisation de la peur

Par Pascal Martin

Notre civilisation est marquée par la peur, écrivez-vous. Pourquoi ?

C’est aujourd’hui un sentiment dominant dans les pays occidentaux. Quand Poutine évoque l’arme nucléaire, il joue sur nos peurs. Et ça marche puisque l’on voit que les Français sont plutôt opposés à l’envoi de troupes en Ukraine. Les médias, les réseaux sociaux, les débats intellectuels sont pour beaucoup dans l’omniprésence de ces angoisses. Ils nous renvoient à une vision du monde qui est plus négative qu’elle ne l’est dans la réalité.

Un manuel de résistance pour survivre à la civilisation de la peur - Le Soir

Nicolas Bouzou contre les marchands de peur

Par Thomas Mahler

Montée de l’insécurité, crise environnementale, apocalypse nucléaire, chute de l’Occident, IA hors de contrôle, invasion migratoire… Pour qui se fie aux médias, fréquente les réseaux sociaux ou écoute nos intellectuels, les motifs d’angoisse sont nombreux. Si les modalités diffèrent, le scénario reste le même : le monde court vers la catastrophe, tout était forcément mieux avant. Dans La Civilisation de la peur, Nicolas Bouzou, disciple français de Steven Pinker ou de Johan Norberg, dénonce ces Philippulus en vogue. Selon le chroniqueur de L’Express, c’est bien plus de lucidité que de peur dont nous avons besoin pour faire face aux défis actuels.

Premier constat : tout ne va pas si mal, les chiffres révèlent même des améliorations remarquables. Des preuves ? En 1990, 36 % de la population mondiale vivait encore en situation d’extrême pauvreté, contre 9 % aujourd’hui. La mortalité des enfants a chuté de 9,3 à 3,7 % entre 1990 et 2000. Sur la même période, le coefficient de Gini mondial, mesurant les inégalités, a diminué de 0,7 à 0,6. Pourquoi ne sommes-nous pas plus sensibles à ces évolutions positives ? Nicolas Bouzou rappelle que l’évolution a favorisé le biais de négativité. A l’époque de l’homme préhistorique Ötzi (le plus vieux meurtre non résolu de l’histoire), mieux valait craindre le pire pour sa survie. Mais aujourd’hui, malgré une baisse historique de la violence, nous sommes toujours terrorisés par le sentiment d’insécurité.

Houellebecq, Rosanvallon, Onfray... Nicolas Bouzou contre les marchands de peur – L'Express (lexpress.fr)

« Les Français sont aspergés de discours exagérément négatifs »

Propos recueillis par Kévin Badeau

Crise climatique, guerre en Ukraine, intelligence artificielle, déclin de l'Occident… Difficile de garder espoir en l'avenir quand les chaînes d'information en continu, certains intellectuels, les ONG environnementales et les oppositions politiques nous proposent une lecture du monde catastrophiste, tout en nous abreuvant en prophéties apocalyptiques…

Le Point : Vous faites le constat que le débat public est dominé par un sentiment de négativité. À qui la faute ?

Nicolas Bouzou :
Plusieurs groupes et personnes ont objectivement intérêt à produire ou à vendre de la peur. Les premiers sont les médias, en particulier les chaînes d'info en continu. Elles attrapent et scotchent le téléspectateur par la mauvaise nouvelle, par la nouvelle spectaculaire, par la nouvelle qui a fait peur. Ensuite viennent les réseaux sociaux. Toutes les études montrent qu'une nouvelle se répand d'autant plus sur ces plateformes qu'elle est catastrophiste, indépendamment de son niveau de qualité et de sa véracité. L'image renvoyée est celle d'un débat public objectivement plus négatif qu'il ne l'est en réalité.

Certains intellectuels y contribuent aussi. Il existe en France plusieurs figures « antisystème » très écoutées. Elles sont souvent de gauche, mais parfois inclassables, comme Michel Onfray et Emmanuel Todd. Leur critique est permanente puisqu'elles n'aiment pas le système dans lequel nous vivons. Forcément, selon eux, tout ce qui en découle est critiquable. La France ne serait plus une démocratie, l'éducation s'effondrerait, les services publics aussi, les inégalités exploseraient…

J'identifie dans mon livre un troisième groupe : les ONG environnementales. Certaines d'entre elles, notamment Oxfam, font de l'effondrement leur fonds de commerce. Elles n'ont aucun intérêt à reconnaître que certaines choses s'arrangent et que les technologies au service de l'environnement progressent.

« Les Français sont aspergés de discours exagérément négatifs » (lepoint.fr)
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