Les soins palliatifs, cet « autre chemin » qui permet d’apaiser la souffrance de la fin de vie - Par Océane Dantec


 
A MON PERE (1943-2022)
& au personnel du Centre Hospitalier de Bligny (91)

Dans le débat actuel au sujet de la future loi sur la fin de vie en France, il semble qu’une alternative à l’euthanasie et au suicide assisté a été un peu délaissée et mériterait d’être davantage développée. Cet « autre chemin » s’appelle les soins palliatifs. Ces derniers permettent aux patients, dans une immense majorité des cas, de finir leur vie apaisés et surtout mieux soulagés de leurs douleurs. En quoi consiste véritablement cette spécialité de la médecine et que peut-elle apporter aux patients ?


Le sujet de l’euthanasie est un sujet extrêmement complexe. Trop souvent présenté noir ou blanc, il est en fait composé de multiples nuances de gris. Pour essayer d’entrevoir quelques aspects du débat actuel sans trop les simplifier, nous ne pouvons pas nous contenter d’un seul article. Nous nous sommes donc d’abord penchés sur l’expérience du Québec, champion mondial de l’euthanasie, puis sur l’importance du choix des mots et la confusion que cela entraine dans le public.

Dans ce nouvel article, Epoch Times s’est entretenu avec le Dr Océane Dantec, jeune médecin passionnée. Spécialisée dans les soins palliatifs, elle œuvre depuis sept ans dans le Val-d’Oise. Son expérience l’a amenée à travailler tant à domicile qu’au sein d’un petit hôpital et encore dans plusieurs Ehpad. Pour elle, les soins palliatifs sont avant tout des soins de vie, insiste-t-elle.

Epoch Times : Quelle est votre définition des soins palliatifs et à qui s’adressent-ils ?

Dr Océane Dantec :
Il n’est pas rare que les soins palliatifs soient perçus par la société et par les soignants aussi – nos collègues d’autres spécialités – comme des soins pour la fin de vie. En vérité, le but, c’est vraiment d’accompagner le plus précocement possible les patients qui ont des diagnostics de maladie grave, incurable, ou encore au moment où leur maladie s’aggrave et devient incurable.

On parle des cancers, mais on parle aussi des maladies neurodégénératives comme les maladies de Charcot, les démences de type Alzheimer ou encore la maladie de Parkinson en phase d’aggravation. Nous accompagnons également les patients qui ont des insuffisances respiratoires, cardiaques, rénales, terminales lorsque les soins de supplémentation vitale arrivent au bout de ce qu’ils peuvent faire. Nous nous intégrons aussi à ce moment-là dans une démarche palliative.

Si notre accompagnement peut débuter précocement, c’est toujours mieux. Cela nous permet d’accompagner, de rencontrer le patient, de connaître son histoire, son univers, sa famille, ses valeurs, etc. Nous l’accompagnons tout au long de ce cheminement, de sa maladie jusqu’à sa fin de vie, puis jusqu’à son décès et jusqu’après le décès puisque nous faisons aussi des suivis de deuil pour les proches.

Je pense qu’il y a une vraie méconnaissance de ce qu’est le soin palliatif.

— DR OCÉANE DANTEC, MÉDECIN EN SOINS PALLIATIFS

L’idée, c’est vraiment d’être présents à chaque période d’instabilité. Donc il y a une partie très médicale d’adaptation des thérapeutiques, pour soulager toutes les souffrances. Il y a la souffrance physique, la douleur, l’inconfort respiratoire, les angoisses, la souffrance existentielle, etc. Il y a aussi une dimension spirituelle que l’on prend en compte.

Le fait de pouvoir les accompagner précocement, cela nous permet de discuter de façon anticipée avec eux sur leurs souhaits à telle ou telle étape de leur maladie. De cette manière, nous pouvons anticiper aussi les moments où cela va moins bien aller et savoir ce que le patient voudrait ou ne voudrait pas.

À partir de quand peut-on commencer un accompagnement palliatif ?

On peut commencer même quand il y a encore des chimios si l’on sait que la maladie ne guérira pas. En fait, nous pouvons déjà être là, en parallèle des autres spécialités, pour accompagner, commencer à faire cheminer le patient progressivement, adapter les traitements pour tous les inconforts qui vont malheureusement apparaître au moment de l’aggravation de la pathologie.

On est vraiment sur un processus évolutif dans le cadre de maladie grave, incurable, avec un pronostic vital engagé à plus ou moins long terme. Il y a des patients que j’ai accompagnés pendant quatre ou cinq ans en soins palliatifs, qui sont aujourd’hui décédés, mais que j’avais rencontrés plusieurs années avant leur fin de vie.

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