Législatives 2024 : quelle est la configuration électorale pour le second tour ? – Par Laurent Sailly


En raison d’une forte participation, un nombre historique de circonscriptions – 306 sur 501 [76 candidats ayant été élus dès le 1er tour] – voient trois candidats se qualifier au second tour (voire quatre dans 5 circonscriptions) selon un décompte du ministère de l’Intérieur. Dans la très grande majorité d’entre elles, les candidats en lice sont issus des trois blocs principaux : RN, NFP et Ensemble.

Face à la perspective d’une majorité absolue pour l’extrême droite à l’issue du second tour, les deux autres blocs se mobilisent pour éviter une dispersion des voix. Mais les consignes précisent divergent selon les partis. Tour d’horizon.

Quelles sont les consignes de désistement des différents partis pour le second tour ?

Dès les premiers résultats du premier tour connu, les premières consignes de désistement tombaient des états-majors des partis…

C’est du côté du Nouveau Front populaire que les appels au vote pour ce second tour sont les plus clairs. Avant même les résultats du premier tour, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier avait affirmé que les candidats de son parti qualifiés en troisième position se retireraient.
Même son de cloche pour le premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure qui, sur le plateau de TF1, a émis le souhait de voir les candidats du NFP se retirer « dès lors qu’il y a un risque de faire élire un candidat du Rassemblement national ».
Chez Place publique, Raphaël Glucksmann formule le même appel.
Pour La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon indique que « nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter » et demande au candidat LFI arrivé troisième dans une triangulaire de se « retirer en toutes circonstances ».

Dès 20 heures, le président de la République appelait de son côté dans une déclaration écrite à « un large rassemblement démocrate et républicain pour le second tour », contre le Rassemblement national. « Pas une voix ne doit aller au Rassemblement national », clamait aussi Gabriel Attal après l’annonce des résultats. Le Premier ministre appelle ainsi au désistement des candidats du parti « dont le maintien en troisième position ferait élire un député du Rassemblement national face à un autre candidat qui défend, comme nous, les valeurs de la République ». Une déclaration qui semble exclure des désistements au profit de candidats de La France insoumise, qui ont régulièrement été pointés du doigt par le parti présidentiel durant la campagne. Mais, dans les faits, les consignes pour ce second tour ne semblent pas encore très claires du côté d’Ensemble.
Sur le plateau de TF1, François Bayrou (Modem), également membre de la coalition Ensemble, préconisait ainsi de « regarder circonscription par circonscription », avant d’opter ou non pour un désistement. « Beaucoup de Français seraient totalement désespérés à retrouver un vote, un choix entre RN et LFI et ceux-là, nous allons les prendre en compte », a affirmé le président du Modem.
Édouard Philippe (Horizon) appelle clairement à faire barrage à la fois au RN et à LFI. « Aucune voix ne doit se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de la France insoumise », a indiqué le président du parti Horizons. Par conséquent, les candidats investis par le parti et qualifiés en troisième position dans une triangulaire pourront tout de même se retirer au profit d’un « candidat républicain ».

Arrivés en quatrième position de ce premier tour avec 10 % des suffrages, Les Républicains ont fait savoir dans un communiqué qu’ils ne donneraient pas de consigne de vote : « Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience ». Sur TF1, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a de son côté affirmé que « le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche ».

Quelle est la configuration du second tour des législatives du dimanche 7 juillet prochain ?

Rappelons déjà que 76 circonscriptions dont le candidat a été élu dès le 1er tour ne sont pas concernés. Pour les autres, les candidats qualifiés au second tour (ayant obtenu au moins 12,5% des électeurs inscrits) avaient jusqu’à mardi 2 juillet 18h pour se déclarer (se maintenir ou se désister).

Mercredi 3 juillet au matin, on ne dénombrait plus que 94 triangulaires (versus 306 initialement possibles), une quadrangulaire (versus 5 au lendemain du premier tour) et 410 duels (versus 190), selon un décompte provisoire des décodeurs du Monde, basé sur les annonces des candidats, susceptible d’évoluer.

Jordan Bardella dénonce des « alliances du déshonneur » pour lui faire barrage, et a appelé les électeurs à lui accorder une majorité absolue « face à la menace existentielle pour la nation française » que représente selon lui l’alliance avec le Nouveau Front populaire. « C’est une alliance du déshonneur dans un sens comme dans l’autre », a-t-il déclaré sur TF1, face à cette esquisse de front républicain entre les macronistes, la gauche et l’extrême gauche. « J’ai besoin que le peuple français reste mobilisé, qu’il m’accorde plus de 289 députés », a ajouté le candidat à Matignon, « pour bâtir le redressement du pays que je crois urgent et nécessaire ». Il a néanmoins expliqué que s’il devait manquer une poignée d’élus, il envisagerait de s’appuyer sur des députés de droite.

Une démocratie fragilisée ?

Au soir du premier tour, le Rassemblement National, allié à Eric Ciotti, s’est qualifié dans 443 des 577 circonscriptions et est en tête dans 296 d’entre elles. Les instituts de sondage anticipaient une large majorité relative d’au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu’à 295 sièges. L’effet de ces désistements « jouera plutôt en défaveur du RN », selon le directeur général délégué d’Ipsos Brice Teinturier, qui envisage une majorité plus relative qu’absolue, remettant en question le choix prononcé des électeurs au premier tour.

Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a déposé une proposition de loi le 28 juin voulant mettre fin aux « magouilles » des appareils politiques lors des élections afin de « protéger le choix des électeurs lors du second tour et sanctuariser la démocratie ». « Les désistements fourvoient et fragilisent la démocratie » peut-on lire dans l’introduction de la proposition de loi. Le parlementaire veut y supprimer la formalité de dépôt de candidature avant le second tour. Selon lui, « de tels accords ne font que renforcer l’aversion des Français pour la vie politique ». « Se faire battre à deux points près, à cause de magouilles, cela tue la démocratie, installe un malaise et provoque un écœurement », dénonce Stéphane Le Rudulier dans Le Figaro, car les désistements systématiques pour faire barrage à une partie des électeurs sont des « dangers » qui « biaisent les réelles intentions des Français ».

Mais le fameux "Front Républicain" qui existe depuis le début des années 2000 (notamment en 2002, lors de la quaification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle)  - exception faite de la présidence de Nicolas Sarkozy - n'a fait que ralentir la progression du parti lepeniste lors des différents scrutins depuis 25 ans !
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