J'ai lu et aimé : "Testostérone.Toute la vérité sur l’hormone qui nous définit et nous divise" - De Carole Hooven

La biologiste évolutionniste, Carole Hooven, publie "Testostérone" aux éditions Fyp. Elle explique en quoi cette hormone détermine des comportements différents en matière de compétition, de sexe et de violence. Un livre clairvoyant, accessible et très pédagogique, indispensable pour nous sortir de l'ornière idéologique sur le genre. 

S'il existe une hormone du corps humain qui évoque immédiatement la virilité et suscite de vives polémiques, c'est bien la testostérone. Est-elle l'architecte de la masculinité et de notre identité sexuelle ? En s'appuyant sur les dernières recherches scientifiques, Carole Hooven, biologiste évolutionniste, nous entraîne à la découverte de cette puissante hormone. Elle explique comment et pourquoi la testostérone agit sur notre corps et notre cerveau, et quelles en sont les conséquences. Elle montre que la testostérone structure les différences entre les femmes et les hommes et influence nos comportements, nos relations de couple, nos capacités physiques, notre sexualité, les préférences de jeux de nos enfants, et même nos décisions quotidiennes. En démystifiant les idées reçues sur la testostérone, ce livre captivant nous permet de saisir la véritable essence de la masculinité et de la féminité, au-delà des idéologies sur le genre. 

Docteur en biologie évolutive humaine, Carole Hooven est maître de conférences et codirectrice des études de premier cycle du département de biologie évolutive humaine de l'université Harvard. Ses recherches sur les différences entre les sexes et la testostérone lui ont valu de nombreuses distinctions. Son cours sur les hormones et le comportement a été salué comme l'un des dix meilleurs de l'université Harvard. 


« Au milieu de tout le battage entourant la testostérone dans sa relation au pouvoir, au sexe et à la performance sportive, voilà enfin une analyse rigoureuse et salutaire.» 
Steven Pinker 

« Un livre essentiel et fascinant.» 
Nature 

« Carole Hooven démontre de manière convaincante le rôle puissant qu'exerce la testostérone sur le corps et le cerveau. Un livre indispensable pour nous sortir de l'ornière idéologique sur le genre. » 
The Times 

« Carole Hooven élargit notre compréhension des processus biologiques façonnés par la testostérone. Un livre clairvoyant, accessible et très pédagogique.» 
The Wall Street Journal 

« Un livre exceptionnel et captivant qui dévoile le pouvoir caché de la testostérone dans nos vies, la sexualité et les différences entre les sexes. Il nous permet de dépasser les idées reçues et les contre-vérités idéologiques, il nous aide à devenir plus humains.» 
Daniel E. Lieberman, auteur de L'Histoire du corps humain 

« Un ouvrage stimulant et instructif.» 
Evolution, Medicine, and Public Health 

« L'un des livres les plus convaincants sur le comportement humain que j'ai jamais lu, rédigé avec perspicacité et intelligence.» 
Daniel Gilbert, professeur de psychologie à l'Université Harvard et auteur du best-seller Stumbling on Happiness 

« Ce récit captivant vous fascinera, que vous soyez un adolescent en pleine puberté ou simplement curieux de la nature du sexe et du genre, l'un des débats les plus polarisants de notre époque..» 
Richard Wrangham, auteur de The Goodness Paradox 

« Voici enfin l'histoire de la substance chimique notre corps la plus célèbre, la plus mal comprise et la plus décriée : la testostérone. Un livre fascinant, courageux et brillant, le meilleur que j'ai lu sur le sujet.» 
Steve Stewart-Williams, auteur de The Ape that Understood the Universe 

« C'est vraiment l'un des livres les plus remarquables et fascinants que j'ai lu depuis longtemps. Carole est le genre de rare scientifique capable de rendre la science compréhensible pour tous.» 
Danielle Crittenden, The Femsplainers Podcast 

« Un livre intelligent et rigoureux qui nous aide à mieux comprendre les relations entre les hommes et les femmes, l'homosexualité, la transidentité, et tous les aspects de notre vie.» 
Andrew Sullivan, The Weekly Dish 

« Carole Hooven propose un ouvrage éclairant sur l'importance de la testostérone avec une intelligence que l'on voit rarement de nos jours dans les débats idéologiques.» 
Stephen L. Carter, Bloomberg Opinion

Carole Hooven: «Comment la testostérone explique la différence entre les sexes»

Par Eugénie Bastié

LE FIGARO. - Vous consacrez votre livre à une hormone, la testostérone, que vous qualifiez de « clé des mâles ». En quoi est-ce une variable déterminante dans la différence entre les sexes ?

CAROLE HOOVEN. -
Cette molécule joue un rôle crucial dans la formation des corps et des comportements masculins, en particulier dans notre espèce. La testostérone explique en grande partie pourquoi, en moyenne, les hommes et les femmes diffèrent de façon significative. Pourquoi les hommes sont généralement plus grands et plus poilus que les femmes, en raison de la forte testostérone pubertaire, et pourquoi les garçons s’adonnent plus souvent à des jeux brutaux, à cause de la testostérone fœtale. Cela ne concerne pas seulement les effets physiques. Nous partageons les mêmes gènes du désir sexuel, mais un taux élevé de testostérone, typique des mâles, modifie la psychologie sexuelle, augmentant considérablement le désir sexuel. Les femmes ayant un taux de testostérone élevé développent un désir sexuel plus proche de celui des hommes. Cela se voit clairement chez les hommes transgenres, qui augmentent leur taux de testostérone pour adopter un rôle sexuel masculin.

On peut également voir les effets de cette différence entre les sexes dans les niveaux précoces de testostérone chez les enfants. Les effets comportementaux sont visibles très tôt, avec des garçons qui sont plus actifs, qui prennent plus de risques et participent à des jeux plus brutaux que ne le font les filles. Chez les animaux, ce type de jeu lié à la testostérone sert de test pour se placer dans la hiérarchie sociale adulte. Comprendre comment naviguer dans cet environnement complexe est crucial pour le succès reproductif des mâles. Cela implique d'apprendre à coopérer et à rivaliser, parfois physiquement, et à comprendre ses propres forces et faiblesses. Soulignons que cela peut aussi apprendre aux mâles à contrôler leurs impulsions agressives. Les animaux mâles privés de ce type de jeu deviennent plus agressifs, échouent à coopérer, à se faire des amis et à trouver des partenaires. Leur reproduction en souffre et ils meurent même à des taux relativement élevés.

Vous avez été confrontée à des théoriciens du genre au cours de votre carrière académique. Votre point de vue sur la biologie était-il minoritaire ?

Oui, en tant que biologiste évolutionniste, j’ai été persécutée. J’ai été amenée à quitter Harvard en raison de la culture d’intolérance qui y règne. J’ai été accusée de transphobie parce que j’ai exprimé mes doutes sur l’emploi de termes tel que « personne enceinte » plutôt que « femme », et la disparition des mots « mâle » et « femelle » dans le vocabulaire des professeurs de médecine qui ne voulaient pas offenser des étudiants. D’ailleurs, j’ai été citée lors de l’audience de Claudine Gay, la présidente de Harvard, après les manifestations antisémites sur le campus. Le représentant Tim Walberg lui a demandé, lors de l’audience : « Carole Hooven, une biologiste évolutionniste, a été contrainte de démissionner parce qu’elle a affirmé que le sexe d’une personne est biologique et binaire. … et donc, madame la présidente, dans quel monde un appel à la violence contre les Juifs est-il un discours protégé, mais une croyance que le sexe est biologique et binaire ne l’est-il pas ? »

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On parle beaucoup de « masculinité toxique ». Pourtant, vous montrez dans votre livre que le taux d’agression physique est assez similaire entre conjoints. Comment expliquer alors que les femmes sont plus susceptibles de mourir entre les mains de leur mari que l’inverse ? En quoi l’agressivité masculine diffère-t-elle de l’agressivité féminine ?

C’est une question importante et sensible que j’aborde dans mon livre. J’ai été surprise de découvrir, en approfondissant mes recherches, l’étendue de la violence conjugale perpétrée par les femmes. Les sexes ne diffèrent pas en termes de colère ; les femmes peuvent être tout aussi explosives que les hommes. Ce qui diffère, ce sont les risques physiques que chaque sexe est prêt à prendre et leur réaction face à l’escalade de la violence. Chez les humains et la plupart des autres mammifères, les femelles sont moins disposées à risquer leur sécurité physique, car leur succès reproductif dépend davantage d'une longue vie en bonne santé. Les mâles, quant à eux, peuvent obtenir des avantages reproductifs en prenant des risques pour augmenter leur statut social et acquérir des ressources et des partenaires ; l'équilibre coût-bénéfice est donc différent.

Ainsi, si les femmes peuvent ressentir une colère aussi intense que les hommes, cela se traduit moins souvent par une violence extrême. Les femmes sont tout aussi susceptibles de s’engager dans une agression physique « de bas niveau » ; frapper, lancer des objets, donner des coups de pied, etc., mais moins d’en arriver à une violence sévère ou à un meurtre. Par conséquent, les hommes sont plus susceptibles de frapper violemment leurs partenaires intimes, voire de les tuer, mais les taux globaux d’agression sont à peu près égaux. Bien sûr, cela varie selon la géographie et la culture.

Les femmes n’excellent-elles pas dans d’autres formes de compétition et d’agression ?

Si. Alors que les garçons et les hommes sont plus enclins à se confronter directement, via des insultes ou des combats physiques, les filles et les femmes rivalisent de manière plus indirecte et ont plus de difficultés à résoudre les conflits. Les études montrent que les garçons et les hommes sont simplement meilleurs pour naviguer et résoudre les conflits, potentiellement parce qu'ils peuvent se fier à des signaux indiquant leur statut ; c'est une manière assez efficace de réduire la violence au sein des communautés (principalement masculines) qui doivent coopérer pour, par exemple, défendre un territoire ou leurs familles. Regarder trop longtemps dans les yeux d'un autre homme, draguer sa copine ou marcher vers lui avec le torse bombé sont, en un sens, des défis à son statut. Une confrontation directe, verbale ou physique, est une manière simple de déterminer qui est le chef et, une fois cela réglé, le conflit est résolu.

LA FIN DE L'ENTRETIEN EN SUIVANT LE LIEN : Carole Hooven: «Comment la testostérone explique la différence entre les sexes» (lefigaro.fr)

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