4 novembre 1848 : la jeune IIe République se dote d’un texte fondateur

Le 4 novembre 1848, la jeune IIe République se dote d’un texte fondateur, rédigé par un nouveau parlement de 900 députés élus au suffrage universel masculin.


L’abdication du roi Louis-Philippe, le 24 février 1848, engendre l’instauration d’un gouvernement provisoire de compromis, dont l’éventail politique va des républicains modérés aux socialistes, en passant par les libéraux comme le poète romantique Alphonse de Lamartine.

Leur premier fait d’arme est symbolique : Lamartine obtient la proclamation de la République et fait hisser le drapeau tricolore au balcon de l’Hôtel de Ville. Puis viennent l’abolition de l’esclavage et de la peine de mort en matière politique, l’abrogation de la loi de censure de 1835, la création de nouvelles mesures sociales pour les travailleurs, l’instauration du suffrage universel masculin par un décret du 5 mars 1848.

Tous les hommes français âgés de 21 ans peuvent ainsi participer aux élections des 900 députés chargés d’élaborer la constitution. Les 23 et 24 avril 1848, 84% des inscrits se rendent aux urnes.

Sont alors élus environ 500 républicains libéraux proches du gouvernement provisoire, dont Lamartine, 150 républicains radicaux et socialistes, dont Victor Hugo, et 250 monarchistes.

La constitution qui en résulte est une synthèse de différents héritages constitutionnels, qui mêle les idées de 1789 à un esprit plus conservateur : les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » sont ainsi appuyés sur la base « Famille, Travail, Propriété et Ordre ». Le texte pérennise les acquis sociaux du gouvernement provisoire, affirme le droit à l’instruction, à la propriété, la liberté d’expression et d’association. Victor Hugo, malgré toute son éloquence, ne parvient pas à y faire inscrire l’abolition de la peine de mort.

Fortement inspiré du modèle américain, la constitution prévoit de confier le pouvoir exécutif à un Président de la République élu pour quatre ans, non immédiatement rééligible.

Les Français choisissent à leur tête Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier. Élu chef de l’État en décembre 1848, avec 75% des voix, il constitue un gouvernement conservateur. Mais le premier président de la IIe République sera aussi le dernier.

La constitution de 1848 est abrogée trois ans plus tard avec le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et la promulgation de la constitution de 1852, mère du Second Empire.


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DE 1848 A 1870 : TEMPS DU BONAPARTISME

DEUXIEME REPUBLIQUE (4.11.1848 au 2.12.1852)