29 décembre 1825 : Jacques-Louis David meurt, proscrit, à Bruxelle
Figure de proue du néoclassicisme français, révolutionnaire engagé puis premier peintre de Napoléon Ier, Jacques-Louis David (1748–1825) a un parcours exceptionnel. Grand rénovateur du classicisme antique dans la peinture d’histoire, après la mode du rococo, son art épuré et sévère a incarné l’image de la modernité !
Jacques-Louis David est né à Paris le 30 août 1748 dans une famille de commerçants merciers parisiens. Son père meurt dans un duel en 1757. L'enfant est alors pris en charge par ses oncles qui remarquent ses dispositions pour le dessin et l’inscrivent à l’Académie de Saint-Luc. En 1764, sa famille prend contact avec François Boucher (1703-1770), premier peintre du roi. Boucher, qui était un cousin éloigné de la mère de David, a alors 61 ans et il est malade. Il confie le jeune David à Joseph-Marie Vien (1716-1809), peintre passionné par l’art antique et précurseur du néo-classicisme français. En 1771, David obtient le second Prix de Rome pour son tableau Le combat de Mars contre Minerve.Il tentera à nouveau d’obtenir le premier Prix de Rome les années suivantes, mais ce n’est qu’à la quatrième tentative en 1774 qu’il réussit avec Erasistrate découvrant la cause de la maladie d’Antiochius. Ce prix lui permet de séjourner à Rome pendant quatre ans aux frais du Roi. David accompagne à Rome son maître Joseph-Marie Vien nommé directeur de l’Académie de France dans cette ville. Le séjour à Rome est riche en découvertes picturales et architecturales qui le confortent dans sa vocation néo-classique. Il revient à Paris en 1780.
Fin 1780, David achève Bélisaire demandant l’aumône, qu’il avait commencé à Rome. Cette œuvre, d’un pur style néo-classique, permet à David d'obtenir son agrément à l'Académie en 1781.
En 1782, âgé de 34 ans, David épouse Marguerite Charlotte Pécoul, qui a alors dix-sept ans. Son beau-père, Charles-Pierre Pécoul, entrepreneur des bâtiments du Roi, dota généreusement sa fille, permettant ainsi à David d’installer son atelier au Louvre. Quatre enfants naîtront de cette union. Pendant la Terreur, Marguerite, effrayée par la violence des convictions révolutionnaires de son époux, obtiendra le divorce. Mais la réconciliation intervient après la chute de Robespierre et ils se remarient en 1796.
Œuvre
L’œuvre de David illustre comme aucune autre les rapports ambigus de l’art et de la politique.
Lire la suite en accès libre sur le site : Biographie et œuvre de Jacques-Louis David (1748-1825)
DAVID JACQUES LOUIS(1748-1825)
Paris et Rome : la naissance d'un peintre
Les débuts de David furent quelque peu laborieux et difficiles. Choisir une carrière artistique n'avait pourtant pas posé pour lui de réel problème. Né dans une famille parisienne aisée, il avait manifesté très tôt un goût affirmé pour le dessin. La famille de sa mère, qui avait charge de lui (son père avait été tué dans un duel alors que l'enfant n'avait que neuf ans), était assez bien introduite dans le monde des arts et ne s'opposa pas à sa vocation. Deux de ses oncles étaient architectes et le peintre François Boucher leur était apparenté. C'est vers ce dernier qu'ils se tournèrent lorsqu'il devint clair que leur neveu voulait être peintre. Mais Boucher se jugea trop vieux et il leur recommanda Joseph-Marie Vien, dont le style sévère et épuré, « à l'antique », commençait à s'imposer. Son atelier était réputé, et devait être l'un des principaux foyers du néoclassicisme français, alors naissant. David y entra en 1766, travaillant en même temps, comme c'était l'usage, à l'Académie royale de peinture et de sculpture. Cette formation traditionnelle lui fournit un cadre conceptuel dont il ne s'affranchit en fait jamais, principalement marqué par la prééminence de la peinture d'histoire au sein de la hiérarchie des genres, par l'importance du dessin dans le processus créatif et du nu dans la recherche du beau idéal. Mais cet élève attentif mit du temps à trouver son style et à s'imposer. Sa première manière, connue presque uniquement par ses morceaux de concours, poursuit en effet le genre aimable de Boucher, et il ne se disciplina que progressivement, avec effort. Il échoua d'ailleurs trois fois au grand prix de peinture, couronnement des études académiques et passage obligé pour une carrière brillante, puisqu'il ouvrait sur un séjour à Rome, aux frais du roi. David obtint un second prix en 1771, avec le Combat de Minerve contre Mars (Louvre, Paris), et fut l'année suivante, où il présenta Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé (coll. part.), privé, à la suite d'intrigues et de rivalités internes à l'Académie, du succès que tous lui prédisaient. Sa déception violente (David allant jusqu'à vouloir se suicider) est sans doute à l'origine de sa rancœur contre une institution incapable de promouvoir le talent. Il subit un nouvel échec en 1773 avec La Mort de Sénèque (Petit Palais, Paris), le tableau de son concurrent Jean François Pierre Peyron, plus sobre, plus ordonné, ayant été préféré au sien. Il remporta enfin le prix, à sa quatrième tentative, avec Antiochus et Stratonice (École nationale supérieure[...]
Biographie de JACQUES LOUIS DAVID (1748-1825) - Encyclopædia Universalis
Biographie de JACQUES LOUIS DAVID (1748-1825) - Encyclopædia Universalis
Barthélémy JOBERT : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne