19 janvier 1794 : Les « colonnes infernales » du Général Turreau ravagent la Vendée
Le 19 janvier 1794, les députés de la Convention et le Comité de Salut public donnent carte blanche au général Louis-Marie Turreau pour appliquer sa politique d’extermination. Les « colonnes infernales » vont mettre la Vendée à feu et à sang, massacrant vieillards, femmes et enfants !
Lire aussi : La plume et le sabre - Le cas de Turreau et des colonnes infernales - Éditions de la SorbonnePrès d'un an plus tôt, les paysans de l'ouest de la France s'étaient soulevés contre le pouvoir révolutionnaire parisien au nom de leurs libertés religieuses et par haine de la conscription militaire. Après dix mois de guerre civile en Vendée entre républicains et insurgés royalistes, l'insurrection vendéenne semble définitivement matée fin 1793. Mais cela ne paraît pas suffisant pour les députés de la Convention.
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Le 15 janvier 1794, le général Louis-Marie Turreau, un Normand de 37 ans, écrit aux représentants en mission :
« Mon intention est de tout incendier et de ne préserver que les points nécessaires à établir nos cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles, mais cette grande mesure doit être prescrite par vous. Je ne suis que l'agent du Corps législatif, que vous devez représenter en cette partie. Vous devez également décider sur le sort des femmes et des enfants que je rencontrerai en ce pays révolté. S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité ».
Le fougueux général écrit directement au Comité de Salut Public, à Paris :
« Je le répète. je regarde comme indispensable de brûler villes, villages et métairies, si l'on veut entièrement finir l'exécrable guerre de Vendée, sans quoi je ne pourrais répondre d'anéantir cette horde de brigands. J'ai donc lieu d'espérer que vous l'approuverez. Je vous demande la grâce de me répondre par retour du courrier ».
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La réponse vient enfin le 19 janvier :
« Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures mais, éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier ; voilà ton devoir ».
C'est ainsi que vingt-quatre colonnes pénétrent en Vendée avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer. Les horreurs perpétrées par ces colonnes leur vaudront dans l'Histoire le qualificatif d'infernales.
19 janvier 1794 - Les « colonnes infernales » de Turreau - Herodote.net
La paix sera signée le 17 février 1795. Charette exige et obtient la liberté religieuse pour la Vendée. Il fait sa soumission à la République. Quant à ce général, "criminel oublié", il échappera au châtiment : il aurait "seulement suivi les ordres…" Produit de la Révolution, il se ralliera à Napoléon - qui en fera un baron - puis à Louis XVIII.
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