22 janvier 1871 : échanges de tirs et fermeture des clubs politiques à Paris

Le 22 janvier 1871, on  assiste à des échanges de tirs et fermeture des clubs politiques à Paris.  Le mars 1871, les Parisiens se rebelleront contre le gouvernement. C'est le début de la Commune qui durera 72 jours. Un épisode historique qui a marqué les esprits. Quelles sont les causes du soulèvement.


Lire ; Insurrection à Paris : début de la Commune - France Mémoire

Chaos en France. Depuis la défaite de Sedan le 2 septembre 1870, l’empereur Napoléon III est prisonnier. Le 4 septembre, dans un pays occupé par l’armée prussienne, la IIIe République est proclamée. A partir du 17 septembre, Paris est assiégé pendant quatre mois. Le gouvernement de Défense nationale, dirigé par Jules Trochu, capitule le 28 janvier 1871. Soulagement pour les uns, renoncement intolérable pour les autres, notamment pour près de 40 000 membres de la Garde nationale aptes au combat. Or, ces Parisiens sont armés de fusils et surtout de 400 canons, payés par leurs souscriptions. Cette artillerie devait leur servir à repousser les Prussiens…

Paris contre la France

22 janvier 1871, à midi. Pour protester contre les rumeurs de capitulation du gouvernement, un bataillon de mille gardes nationaux armés s’est dirigé vers l’Hôtel de Ville. Le maire-adjoint de Paris Gustave Chaudey ordonne la répression. Le Parisien Adolphe Michel : « D’où est venu le premier coup de fusil ? On l’ignore mais voilà près de trente personnes tuées ou blessées […]. Des gardes nationaux s’enfuient en criant “Aux armes on assassine nos frères.” Le rappel est battu dans tous les quartiers. Paris prend un aspect sinistre. » 


En ce dimanche 22 janvier 1871, alors que les obus prussiens s’abattent toute la journée sur Vaugirard et Grenelle, une délégation menée par Tony-Révillon, Eugène Razoua et Louis-Simon Dereure est reçue à l’Hôtel de Ville en début d’après-midi par Gustave Chaudey, l’adjoint au maire de Paris. La nuit précédente, Gustave Flourens, incarcéré dans la prison de Mazas depuis le 7 décembre 1870 pour sa participation à l’insurrection du 31 octobre, a été libéré par des gardes nationaux parisiens commandés par son ami Amilcare Cipriani.

Pour certains déjà présents lors de cette insurrection du 31 octobre, les hommes entendus par Chaudey ambitionnent de convaincre le gouvernement de renoncer à la capitulation de Paris. La démission du gouvernement et l’instauration de la Commune sont également évoqués. Mais dans un Hôtel de Ville qui ressemble à une place forte, défendu par les gardes mobiles bretons, la députation préfère rapidement se retirer. Dehors, une foule de manifestants et de badauds s’est massée spontanément sur la place de Grève à l’annonce de la démission du général Trochu ; elle est bientôt rejointe par plusieurs colonnes de gardes nationaux des 17e et 13e arrondissements. On ignore encore qui a tiré le premier feu, mais une fusillade éclate vers 16h entre gardes mobiles et gardes nationaux. Le général Vinoy, nouveau commandant militaire de Paris, arrive en renfort et les gardes nationaux se dispersent. La répression de ce rassemblement spontané laisse au moins 5 morts sur la place de Grève, dont le commandant Sapia.

Le jour même, le gouvernement de la Défense nationale décide la suppression des clubs politiques, ainsi que des journaux Le Réveil et Le Combat pour « excitation à la guerre civile ». On distingue sur cet avant-projet du décret conservé aux Archives de Paris les signatures des membres du gouvernement Jules Ferry, Jules Favre, Jules Simon, Emmanuel Arago, Louis-Antoine Garnier-Pagès, Ernest Picard, Eugène Pelletan et par le chef du gouvernement, le général Trochu.

Si le texte du décret implique qu’une minorité seulement désapprouve l’action du gouvernement, les événements du 22 janvier démontrent au contraire que l’opposition armée n’est pas imputable à une poignée d’individus isolés. La guerre civile est bel et bien déjà engagée, et ce par les deux parties opposées.


« Le Gouvernement de la Défense nationale,

Considérant que, à la suite d’excitations criminelles dont certains clubs ont été le foyer, la guerre civile a été engagée par quelques agitateurs, désavoués par la population toute entière ;

qu’il importe d’en finir avec ces détestables manœuvres qui, dans les circonstances actuelles, sont un danger pour la Patrie et qui, si elles se renouvelaient, entacheraient l’honneur, irréprochable jusqu’ici, de la Défense de Paris ;

Décrète :

article 1er. Les clubs sont supprimés jusqu’à la fin du siège. Les locaux où ils tiennent leurs séances seront immédiatement fermés.

Les contrevenants seront punis conformément aux lois.

article 2. Le Préfet de police est chargé de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris le 22 janvier 1871. »

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