23 janvier 1264 : Saint Louis prononce le Dit d'Amiens, en faveur de Henri III d'Angleterre.
23 janvier 1264 : Saint Louis prononce le Dit d'Amiens, en faveur de Henri III d'Angleterre. On le sait peu aujourd’hui mais Amiens a été un haut lieu de résolution des conflits féodaux. C’est notamment le cas entre les années 1250 et 1260 lorsque des conflits éclatent entre le roi d’Angleterre et les grands seigneurs dépendant de lui.
À cette époque, les féodaux se coalisent contre Henri III d'Angleterre, autour de la figure de Simon V de Montfort. Personnage aujourd’hui tombé dans l’oubli, Simon de Montfort prend la tête de la « révolte des barons » anglais. Ceci à une époque où les principaux titres de la féodalité anglaise sont détenus par des seigneurs originaires de France. Pour résoudre le conflit, Henri III octroient à ses barons les Provisions d'Oxford en 1258 et les Provisions de Westminster en 1259.
Dans la lignée de la Grande Charte de 1215, les Provisions établissent des contres-pouvoirs féodaux au pouvoir central des Plantagenêts en Angleterre. Mais ces Provisions sont cassées par le pape en 1261 et la révolte des barons reprend contre Henri d’Angleterre. Pour le résoudre, Henri demande l’arbitrage de Saint Louis. Ce dernier se rend alors en la cathédrale Notre-Dame d’Amiens encore en construction et règle le contentieux au bénéfice du roi d’Angleterre. Cet arbitrage rendu le 23 janvier 1264 reste gravé dans l’Histoire comme le « Dit d'Amiens ».
La bouche de Saint Louis a parlé.
En plus de guérir les écrouelles, le monarque thaumaturge résout les conflits anglais, un véritable miracle qui vaudra bien une canonisation par Rome ! Pour autant la révolte des barons se poursuit. Simon de Monfort parvient même à capturer le prince Édouard Ier quatre mois plus tard, à la suite de la bataille de Lewes du 14 mai 1264.
Ce modeste seigneur originaire du domaine royal s’imposera alors brièvement sur le trône d’Angleterre, au nez et à la barbe des Plantagenêts.
..Illustration : Georges Rouget (1783-1869) Saint Louis médiateur entre le roi d'Angleterre et ses barons, 1820, musée de l'Histoire de France (Versailles).
Pour aller plus loin : Jean Richard, « Saint Louis : roi d’une France féodale, soutien de la Terre sainte », éditions Fayard, collection « Biographies historiques », 1983.