Le nerf de la transition - Par Gilles Pouzin

Financer la migration des économies vers des sources d’énergie bas-carbone devient de plus en plus problématique au fil du temps. Pour au moins quatre raisons : les besoins sont considérables (jusqu’à 4 % du PIB mondial par an), le rejet politique et social du coût de la transition grandit, les marchés financiers sont sceptiques et l’équilibre économique général est fragilisé. 


Neuf ans après l’Accord de Paris, la transition énergétique patine, affaiblie par le renchérissement de son principal carburant : l’argent. Depuis que les dirigeants de la planète se sont engagés à lutter contre son réchauffement, l’argent est le nerf de la transition énergétique. Aujourd’hui ratifié par 195 pays sur 198 (incluant le retour des États-Unis entre les deux présidences Trump), l’Accord de Paris requiert, dès son article 2.1, que les pays signataires orientent « des flux financiers compatibles avec une trajectoire vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient au climat ».

Car la transition coûte cher, très cher. Pour continuer à tourner sans rupture, tout en basculant progressivement son alimentation en énergie fossile, et autres activités générant trop de gaz à effet de serre, vers des énergies et industries décarbonées, l’économie doit consacrer une part croissante de ses ressources à sa transition énergétique. Le cumul d’investissements dans les énergies renouvelables dépassait déjà 2 000 milliards de dollars sur la décennie précédant l’Accord de Paris (2006 à 2015 inclus), selon les calculs de l’agence d’information Bloomberg New Energy Finance (NEF).

La pompe à finance verte s’est emballée depuis, franchissant les 1 000 milliards de dollars par an avec les green deals (pactes verts) européen et américain, pour atteindre 1 190 milliards en 2021, 1,5 trillion de dollars en 2022, et 1,77 trillion l’an dernier, toujours selon Bloomberg NEF. Des chiffres à donner le tournis.

Pour avoir un ordre de grandeur, le coût total de la transition est estimé autour de 2,5 % du PIB chaque année, avait estimé l’institut France Stratégie, dans une analyse des enjeux macro-économiques de l’action climatique. Mais la note pourrait monter à 4,2 % du PIB mondial d’ici 2050, selon Patrick Artus, alors chef économiste de la banque Natixis.

Or, mobiliser ces points de PIB et les milliards correspondants pour financer la transition devient de plus en plus difficile, voire problématique, pour au moins trois raisons : 1/ le rejet politique et social du coût de la transition ; 2/ des marchés financiers moins conciliants ; 3/ un équilibre économique fragilisé.

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