Comptes publics : dérapages en 2024, CAUCHEMAR pour 2026 - Par Nathalie MP Meyer
L’institut français de la statistique, autrement dit l’INSEE, a publié ce [27 mars] sa première évaluation de nos Comptes publics 2024. Il ne s’agit pas de l’arrêté définitif, qui sera publié le 28 mai prochain, une fois que toutes les entreprises lui auront fait parvenir leur liasse fiscale, mais d’une estimation précoce dont les résultats vont notamment servir, sinon à éclairer nos décideurs, du moins à informer la Commission européenne du niveau de la dette et du déficit public de chaque pays membre de l’Union européenne.
2024
Les données publiées aujourd’hui n’apportent rien de véritablement nouveau par rapport aux discussions qui avaient entouré la difficile élaboration du Projet de loi de finances (PLF 2025) sous la houlette de Michel Barnier à l’automne, puis celle de François Bayrou cet hiver. Elles confirment cependant la forte dégradation de nos comptes publics, marqués par des dépenses atteignant maintenant 57,1 % du PIB et une dette de plus de 3 300 milliards d’euros, soit 113 % du PIB.
Du côté des dépenses publiques, la hausse observée en 2024 se monte à 63 milliards d’euros (de 1 607 à 1 670 milliards), représentant un accroissement de 3,9 % par rapport à 2023, soit plus que l’inflation estimée à 2 %. Sans surprise, on constate que les dépenses sociales représentent 62 % de cette augmentation (39 milliards d’euros) et que leur propre croissance fut de 5,5 % en 2024. Autre point délicat, la charge de la dette (les intérêts) a atteint 58 milliards d’euros en 2024, soit presque 8 milliards de plus qu’en 2023, en raison de la hausse des taux d’intérêt. Hausse qu’on ne voit pas refluer prochainement.
Au total, le déficit public se creuse à 5,8 % du PIB après 5,4 % en 2023 et 4,7 % en 2022. Les 6,1 % redoutés ne sont pas atteints, mais il serait désinvolte d’en concevoir le moindre soulagement. Il est bon de se rappeler que l’orthodoxie budgétaire de l’Union européenne nous limite en principe à 3 % du PIB et que les objectifs auxquels s’était engagée la France pour 2024 se montaient d’abord à 4,4 % et avaient subi un petit décalage à 5,1 %. Pour se hisser finalement à 5,8 %.
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