J'ai lu et aimé : "La Gratitude" de Laetitia Strauch-Bonart
Dans un dernier essai très personnel, « Gratitude » (L'Observatoire), Laetitia Strauch-Bonart explique pourquoi et comment elle est devenue libérale et conservatrice. Être de droite, c’est préférer la gratitude au ressentiment, explique-t-elle avec brio. Elle y donne sa définition de la droite. Un livre qui se veut une réponse à la droite réactionnaire d'Éric Zemmour, mais aussi à la gauche.
Entre récit personnel et essai philosophique, Laetitia Strauch-Bonart pose les jalons d’une pensée de droite renouvelée pour le xxie siècle, à la fois attachée au passé et ancrée dans le présent.
Depuis son enfance marquée par l’absence d’un père jusqu’à sa découverte du conservatisme britannique, elle retrace son cheminement intellectuel vers la droite libérale-conservatrice. De Jean-Claude Michéa qui fut son premier maître à penser au philosophe Roger Scruton qui devint son mentor, en passant par les aristocrates libéraux de la Révolution française, Chateaubriand, Guizot, Tocqueville, Raymond Aron, Friedrich Hayek ou encore Thomas Sowell, elle dialogue avec les grandes figures de la pensée libérale-conservatrice pour forger sa propre voie.
À travers ce parcours intime et intellectuel, l’auteure esquisse une histoire subjective des droites françaises, de la Révolution à nos jours, et développe une vision politique qui promeut, en lieu et place de la facilité du ressentiment, le chemin de la gratitude – envers la liberté et la prospérité dont nous avons hérité, envers les institutions qui nous protègent, envers nos attachements particuliers, de la famille à la nation.
Un livre ambitieux qui donne à la pensée de droite un visage à la fois exigeant et humain. Une réflexion nécessaire qui s’adresse à tous ceux qui s’interrogent sur ce que signifie être de droite aujourd’hui.
Eugénie Bastié: «Qu’est-ce qu’être de droite ?»
Qui n’a jamais entendu cette phrase, prononcée d’un ton désolé : « J’ai le cœur à gauche, mais le portefeuille à droite. » Il arrive souvent, en effet, qu’on devienne de droite en découvrant son avis d’imposition, pour suivre son intérêt économique plutôt que par conviction idéologique. Ce n’est pas par intérêt, par convenance ou par héritage que Laetitia Strauch-Bonart a choisi cette famille politique. Dans La Gratitude (Éditions de l’Observatoire), un essai à la fois biographique et philosophique absolument passionnant, la journaliste revisite son parcours pour expliciter la nature fondamentale de ses préférences politiques.
Car la différence entre droite et gauche est peut-être avant tout une question de tempérament, d’histoire personnelle et de réaction face aux aléas de l’existence. Laetitia Strauch-Bonart n’était pas prédisposée aux opinions bourgeoises. Elle n’est pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche, mais a été élevée seule par une mère musicienne qui avait du mal à joindre les deux bouts. Ses parents s’étant séparés avant sa naissance, elle a dû grandir sans père. Un « drame » qui l’a poussée à se méfier des grands discours libertaires sur la famille.
À lire aussi Burke, Chateaubriand, Scruton... Le charme de la pensée conservatrice, selon Laetitia Strauch-Bonart
Aversion pour Jean-Jacques Rousseau
De ce père « de gauche » qui l’a laissé tomber, elle conçut une aversion durable pour Jean-Jacques Rousseau, auteur d’un traité sur l’éducation, l’Émile, qui a abandonné ses enfants à l’orphelinat. L’archétype du progressiste donneur de leçon qui n’accorde pas sa vie à ses principes, qu’elle croisera bien souvent tout au long de sa vie. Strauch-Bonart égrène les liens qui ont forgé sa personnalité et ses convictions : son grand-père ouvrier, gaulliste et catholique, qui n’a jamais cédé au ressentiment, le philosophe antilibéral Jean-Claude Michéa dans son lycée de Montpellier, sa confrontation aux désillusions de la politique alors qu’elle fut plume de François Baroin à Bercy.
Et surtout, la rencontre majeure avec le penseur britannique Roger Scruton, à qui elle dédie ce livre. Elle consacre de très belles pages à ce philosophe subtil, malicieux et débonnaire, adepte de la chasse et de bon vin, qui affirmait qu’il fallait distinguer le bon pessimisme, « qui consiste à reconnaître la profonde incompétence de la nature humaine, du mauvais, qui implique d’arrêter d’espérer ».
Burke plutôt que de Maistre
L’éloge de Scruton est suivi par un réquisitoire, étonnant dans un livre consacré à la droite, à l’égard de l’homme politique Éric Zemmour. Si Strauch-Bonart se place sous le haut patronage du contre-révolutionnaire britannique Edmond Burke, qui vantait la prudence en politique, elle vomit les réactionnaires qui espèrent avec de Maistre restaurer la métaphysique de l’absolutisme. Elle classe Zemmour parmi ces derniers, et le juge avec une sévérité qu’on peut juger exagérée. Elle voit en lui un « prophète du passé », pur « négatif de la doxa progressiste », un « woke de droite » « prêt à sacrifier la vérité historique et les libertés fondamentales sur l’autel du roman national et de la raison d’État ».
On peut bien sûr critiquer le maximalisme d’Éric Zemmour, mettre en garde contre la tentation révolutionnaire d’une droite qui ne se voue plus à préserver ou réformer les institutions mais à les détruire car elles sont jugées trop corrompues (selon la philosophie développée par Steve Bannon), et s’inquiéter d’un conservatisme qui promet comme Trump un « âge d’or », c’est-à-dire une utopie, là où être conservateur, c’est précisément renoncer à l’utopie en politique.
Mais encore faut-il comprendre que les excès de la droite ne font que répondre aux excès d’une gauche radicale, sectaire et impitoyable. Laetitia Strauch-Bonart déplore que les aristocrates modérés et libéraux aient en France perdu la partie face aux absolutistes intransigeants après la Révolution. Si, en France, les radicaux l’ont emporté sur les modérés, c’est bien parce qu’il y avait en face une gauche radicale qui commit pendant la Terreur des abominations sans précédent.
Qui n’a jamais entendu cette phrase, prononcée d’un ton désolé : « J’ai le cœur à gauche, mais le portefeuille à droite. » Il arrive souvent, en effet, qu’on devienne de droite en découvrant son avis d’imposition, pour suivre son intérêt économique plutôt que par conviction idéologique. Ce n’est pas par intérêt, par convenance ou par héritage que Laetitia Strauch-Bonart a choisi cette famille politique. Dans La Gratitude (Éditions de l’Observatoire), un essai à la fois biographique et philosophique absolument passionnant, la journaliste revisite son parcours pour expliciter la nature fondamentale de ses préférences politiques.
Car la différence entre droite et gauche est peut-être avant tout une question de tempérament, d’histoire personnelle et de réaction face aux aléas de l’existence. Laetitia Strauch-Bonart n’était pas prédisposée aux opinions bourgeoises. Elle n’est pas née avec une cuillère d’argent dans la bouche, mais a été élevée seule par une mère musicienne qui avait du mal à joindre les deux bouts. Ses parents s’étant séparés avant sa naissance, elle a dû grandir sans père. Un « drame » qui l’a poussée à se méfier des grands discours libertaires sur la famille.
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Aversion pour Jean-Jacques Rousseau
De ce père « de gauche » qui l’a laissé tomber, elle conçut une aversion durable pour Jean-Jacques Rousseau, auteur d’un traité sur l’éducation, l’Émile, qui a abandonné ses enfants à l’orphelinat. L’archétype du progressiste donneur de leçon qui n’accorde pas sa vie à ses principes, qu’elle croisera bien souvent tout au long de sa vie. Strauch-Bonart égrène les liens qui ont forgé sa personnalité et ses convictions : son grand-père ouvrier, gaulliste et catholique, qui n’a jamais cédé au ressentiment, le philosophe antilibéral Jean-Claude Michéa dans son lycée de Montpellier, sa confrontation aux désillusions de la politique alors qu’elle fut plume de François Baroin à Bercy.
Et surtout, la rencontre majeure avec le penseur britannique Roger Scruton, à qui elle dédie ce livre. Elle consacre de très belles pages à ce philosophe subtil, malicieux et débonnaire, adepte de la chasse et de bon vin, qui affirmait qu’il fallait distinguer le bon pessimisme, « qui consiste à reconnaître la profonde incompétence de la nature humaine, du mauvais, qui implique d’arrêter d’espérer ».
Burke plutôt que de Maistre
L’éloge de Scruton est suivi par un réquisitoire, étonnant dans un livre consacré à la droite, à l’égard de l’homme politique Éric Zemmour. Si Strauch-Bonart se place sous le haut patronage du contre-révolutionnaire britannique Edmond Burke, qui vantait la prudence en politique, elle vomit les réactionnaires qui espèrent avec de Maistre restaurer la métaphysique de l’absolutisme. Elle classe Zemmour parmi ces derniers, et le juge avec une sévérité qu’on peut juger exagérée. Elle voit en lui un « prophète du passé », pur « négatif de la doxa progressiste », un « woke de droite » « prêt à sacrifier la vérité historique et les libertés fondamentales sur l’autel du roman national et de la raison d’État ».
On peut bien sûr critiquer le maximalisme d’Éric Zemmour, mettre en garde contre la tentation révolutionnaire d’une droite qui ne se voue plus à préserver ou réformer les institutions mais à les détruire car elles sont jugées trop corrompues (selon la philosophie développée par Steve Bannon), et s’inquiéter d’un conservatisme qui promet comme Trump un « âge d’or », c’est-à-dire une utopie, là où être conservateur, c’est précisément renoncer à l’utopie en politique.
Mais encore faut-il comprendre que les excès de la droite ne font que répondre aux excès d’une gauche radicale, sectaire et impitoyable. Laetitia Strauch-Bonart déplore que les aristocrates modérés et libéraux aient en France perdu la partie face aux absolutistes intransigeants après la Révolution. Si, en France, les radicaux l’ont emporté sur les modérés, c’est bien parce qu’il y avait en face une gauche radicale qui commit pendant la Terreur des abominations sans précédent.
Éloge de la droite libérale
Heureusement, Laetitia Strauch-Bonart n’épargne pas non plus la gauche, son hypocrisie, son absence d’efficacité drapée dans des grands principes vains. Elle critique ces penseurs qui se font les rentiers de l’envie - caractéristique de la nature humaine - et préféreraient que les pauvres soient plus pauvres, à condition que les riches soient moins riches. On ne devrait pas mesurer une société à partir des inégalités qu’elle produit, mais de la pauvreté au sens propre. L’obsession pour les écarts de richesse se fait bien souvent au détriment de la lutte contre la véritable misère. Strauch-Bonart cite les penseurs libéraux Thomas Sowell et Friedrich Hayek, très convaincants à cet égard.
Sa droite est celle du « Enrichissez-vous » de Guizot et de la méfiance à l’égard des excès démocratiques de Tocqueville. On comprend son éloge de la droite libérale, qui a été bien plus efficace dans la conquête et l’exercice du pouvoir qu’une droite légitimiste vouée aux fantasmes et à la nostalgie. Elle a raison de penser avec Chateaubriand que « les siècles ne rétrogradent point ». Mais le défaut de la droite libérale, c’est de conclure parfois du caractère illusoire de la révolution une abdication face au statu quo qui en fait bien souvent une gauche plus lente, condamnée à avaler et digérer les évolutions mises en place par les progressistes.
Comme le disait Pierre Boutang en 1977 : « Aujourd’hui, la société ne transmet plus que les vices et les dysharmonies des classes supérieures. Il n’y a plus rien à conserver, la droite a complètement échoué. Réduite à l’instinct de combinaison, n’ayant plus rien à sacrifier, elle n’en court même plus le risque de paraître lâche ou hypocrite ; le type du bourgeois libéral, c’est le PDG toujours absent qui abandonne sa femme au bridge et à la psychanalyse, et que ses fils s’en vont vomir dans le gauchisme. » Ce diagnostic sévère a quelque chose de juste.
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Il y a mille manières de définir la droite. Pour la gauche, c’est être vil et égoïste. Certains vanteront l’ordre, la prudence ou la liberté. Laetitia Strauch-Bonart donne une autre définition, magnifique : « Être de droite, c’est tout simplement chercher à remplacer le ressentiment par la gratitude. » C’est prôner l’indulgence plutôt que l’intransigeance, le pardon plutôt que la rancune. C’est se définir plutôt par ses joies que par ses souffrances, par ses liens que par ses droits. C’est un imaginaire de la Perte plutôt que de la Promesse. Après quarante années de gauchisme culturel, jamais il n’a été aussi nécessaire en France d’emprunter la route de la gratitude plutôt que celle de la servitude. Ajoutons à cela une dose de panache et un brin de poésie, la rapière de d’Artagnan à la sagesse de Guizot, et on aura un cocktail flamboyant.
Laetitia Strauch-Bonart et Éric Zemmour : «Faut-il être conservateur ou réactionnaire ?»
LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’est-ce qui distingue aujourd’hui la gauche de la droite ? Comment cette distinction a-t-elle évolué avec le temps ?
Laetitia STRAUCH-BONART – Ce qui les distingue, c’est le mot que j’ai choisi comme titre de mon livre : la gratitude. Bien sûr, c’est une simplification. Je ne prétends pas que tous les gens de gauche sont ingrats, ni que tous les gens de droite sont pleins de gratitude. Mais le terme de gratitude résume assez bien ce que nous sommes, à droite, quelle que soit la droite à laquelle nous appartenons. La gratitude, c’est d’abord l’idée qu’on a des devoirs avant d’avoir des droits, c’est la valorisation de l’effort avant la gratification immédiate, c’est l’idée aussi qu’on doit le confort de notre présent au passé, à ceux qui nous ont précédés, aux institutions qui nous entourent. Chacun d’entre nous naît dans un monde qui existe avant lui, et qui, en Occident, est un monde relativement ordonné, prospère, libre, raffiné.
Au lieu de voir d’abord tout ce qui ne va pas dans ce monde, on devrait d’abord avoir de la gratitude envers tout ce qui va bien. Et il me semble qu’au contraire, la gauche, malheureusement, ordonne son programme politique autour du ressentiment, qui peut exister dans le cœur de chacun, et en fait un ressentiment collectif. Cela se traduit très concrètement par un certain nombre de politiques publiques, au premier plan la politique économique. Je n’ai pas l’impression que la gauche cherche à réduire la pauvreté : j’ai surtout l’impression qu’elle cherche à nuire aux riches et à promouvoir une politique fiscale confiscatoire, quel que soit son impact réel sur la pauvreté.
Regarder la vidéo Esprits Libres avec Éric Zemmour face à Laetitia Strauch-Bonart : comment peut-on être de droite ?
Ce n’est qu’un exemple. L’opposé de la gratitude, c’est le ressentiment, le fait de ruminer tous les torts qu’on nous a faits et, au lieu d’oublier ou d’aller de l’avant – comme la droite le propose –, de s’enfermer dans la réclamation et la lamentation. Je ne prétends pas que toute la gauche soit ainsi, ni qu’elle l’ait toujours été ; je pense qu’il y a eu des périodes où la gauche était beaucoup plus courageuse et où elle voulait sincèrement aider les plus pauvres à sortir de leur condition. Mais aujourd’hui, je ne vois à gauche, sur les questions politiques, culturelles, économiques, que de l’amertume et très peu d’espoir.
Laetitia Strauch-Bonart : "Être libéral-conservateur est la seule solution pour vivre dans une société relativement pacifique"
Fille d'un couple de violoncellistes divorcés, Laetitia Strauch-Bonart grandit avec sa mère, à Montpellier. Alors qu'elle se cherche longtemps politiquement, son professeur de philosophie de terminale, Jean-Claude Michéa, connu pour avoir théorisé un socialisme libertaire original, a une influence décisive sur elle. Au fil des années, elle se détourne néanmoins de ce maître, séduite par le libéral-conservatisme des Anglais Edmund Burke (1729-1797) et Roger Scruton (1944-2020).
À LIRE AUSSI : Père du conservatisme libéral, Edmund Burke, source d'inspiration pour la droite ?
Cette sensibilité philosophique et politique, éloignée de la droite réactionnaire, ne la quittera jamais, même après une expérience difficile, en 2010, au cabinet de François Baroin, alors ministre des Finances de Nicolas Sarkozy.
Laetitia Strauch-Bonart : "Être libéral-conservateur est la seule solution pour vivre dans une société relativement pacifique"
La Gratitude de Laetitia Strauch-Bonart
Par Paul-François Paoli
« Je suis de droite. J’ai passé bien des années à lire les auteurs de cette famille politique, à en apprendre l’histoire, à réfléchir à ses principes. J’ai voulu à mon tour prendre la plume pour la raconter, la décrire, la défendre », écrit la philosophe engagée Laetitia Strauch-Bonart en introduction de cet essai qui est tout à la fois une autobiographie intellectuelle et une réflexion érudite et puissante sur la notion de conservatisme.
En France, où l’on se croit toujours plus malin qu’ailleurs, cette notion a mauvaise presse mais Laetitia Strauch-Bonart s’empresse de nous rassurer. L’authentique conservateur n’est pas celui qui protège ses intérêts matériels mais celui qui pense que la condition humaine, pour être viable, doit se prémunir contre le pire que le désordre finit toujours par engendrer.
Disciple de Pascal qui préférait une injustice à un désordre, aussi agnostique soit-elle, l’essayiste réfléchit sur ce qui distingue, anthropologiquement parlant, la gauche de la droite. « Être de droite ne consiste pas à vouloir changer le monde, à prétendre en connaître les maux et leurs remèdes » mais plutôt « à en saisir la cruauté et à chercher à le rendre habitable ».
Ce pessimisme raisonnable explique sa prédilection pour Edmund Burke qui reprochait à la Révolution française de prétendre édifier un homme nouveau sur les ruines d’une tradition monarchique que le temps avait validée. De l’enseignement de son premier maître Jean-Claude Michéa – on se souvient parfois de son prof de philo comme du premier amour –, Laetitia Strauch-Bonart a gardé un profond mépris pour la vulgate libérale libertaire des années quatre-vingt dont le wokisme actuel est une des fâcheuses retombées.
Libérale économiquement mais conservatrice sur un plan culturel et moral, elle nous fait partager le parcours initiatique qui l’a amenée à découvrir des penseurs négligés en France comme le philosophe anglais Roger Scruton ou le penseur américain Thomas Sowell.
Enfin elle conclut son essai par une brillante réflexion sur la notion de gratitude. « Être de droite, c’est tout simplement chercher à remplacer le ressentiment par la gratitude », écrit-elle en évoquant la figure tourmentée de Nietzsche. « C’est savoir que nous sommes les obligés du monde et vouloir nous acquitter de cette dette, tout en la sachant inextinguible. » […] DÉCOUVRIR LE NUMÉRO