L’industrie allemande à la peine, Keynes invoqué pour la sauver - Par Samuele Furfari
L’industrie allemande est à la peine, étranglée par la hausse des prix de l’énergie. La politique de réarmement n’y changera rien : la priorité est d’arrêter le Green deal et de produire une énergie abondante et bon marché.
L’Allemagne, autrefois locomotive économique de l’UE, est aujourd’hui dans une impasse. L’industrie chimique allemande est en chute libre, et le secteur automobile, autrefois source de fierté nationale, vacille dangereusement. Face à cette débâcle, Friedrich Merz, avant même d’être chancelier, est contraint, sous la pression du monde industriel, de proposer des politiques contraires à ce qu’il a affirmé durant la récente campagne électorale. Le bras exécutif de l’Allemagne à Bruxelles, Ursula von der Leyen, obéit et propose de transformer nos industries moribondes en fabricants d’armes !
L’Allemagne revoit sa politique
La présidente de la Commission européenne a même désactivé la « clause de sauvegarde » du cadre budgétaire pour permettre aux États membres de dépasser le seuil des 3 % du PIB. Une générosité soudaine qui encourage même l’Allemagne de changer sa constitution, celle-là même qui a toujours été si rigide en matière de discipline budgétaire.
L’EnergieWende allemande a imposé la transition énergétique à l’ensemble de l’UE. Angela Merkel l’a orchestré, Ursula von der Leyen la met en œuvrer dans l’UE, et Friedrich Merz entend le conserver puisqu’il a obéi aux écologistes de promettre 100 milliards d’euros pour promouvoir l’énergie éolienne et solaire et à fermer ses centrales nucléaires pleinement opérationnelles. Les conséquences sont désastreuses pour toute l’UE.
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Le rapport Draghi de septembre dernier mettait en évidence la perte vertigineuse de la compétitivité européenne dont la principale cause est le coût exorbitant de l’énergie. Il a même souligné la nécessité de réfléchir à l’opportunité stratégique de maintenir toutes les politiques climatiques qui ont conduit à cette augmentation du prix de l’énergie.
Cette initiative de réarmement industriel s’inscrit dans la tradition keynésienne qui caractérise l’UE depuis plus de 70 ans. Cette approche connaît un regain d’intensité, avec une application inédite dans le domaine de la défense : le « keynésianisme de guerre ».