La nouvelle géopolitique des connexions mondiales - Par Xavier Raufer

Le monde se structure autour des agrégats des États, comme les BRICS, et du maillage des grands corridors eurasiatiques. Le long de ces nouvelles routes de la puissance circulent les marchandises officielles et les formes multiples de la criminalité.

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Début 2024, les BRICS comptent désormais neuf à dix membres ; ceux d’origine, Brésil, Russie, Inde, Chine, puis Afrique du Sud. Depuis lors, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran. L’Arabie saoudite a un pied dedans (juillet 2024), sans avoir formellement ratifié. L’Argentine y a renoncé sous la présidence de Javier Milei. En chiffres ronds, cela représente 46 % de la population mondiale, 29 % de la richesse mondiale (contre 43,5 pour le G7 et 27,5 au reste du monde). Et pour les BRICS, 43 % de la production mondiale de pétrole.

Le maillage des grands corridors eurasiatiques, des alliances comme celles des BRICS et d’autres, conjointes, comme l’Organisation de la coopération de Shanghai, dont un officiel russe parle récemment comme d’une possible nouvelle OTAN, attestent de la fin d’une fragmentation mondiale, amorcée avant même la fin de la guerre froide, quand la « banquise craquait ». Cette fragmentation aura duré jusqu’au raccommodage Iran-Royaume d’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine – événement inouï, d’une immense portée symbolique.

Et aux conséquences réelles et durables : depuis juin 2024 en effet, une ligne aérienne relie la ville sainte chiite de Nadjaf, Irak, à Dammam, capitale de la province orientale de l’Arabie saoudite[1].