PLF 2026 : introduction aux lois de la budgétodynamique à la française - Par Nathalie MP Meyer
Si vous n’avez pas encore eu le plaisir de vous initier aux deux lois fondamentales de la budgétodynamique à la française, voici, chers lecteurs, une excellente occasion de vous lancer. Elles s’énoncent très simplement et permettent de comprendre pourquoi les dépenses publiques made in France ne baissent jamais, malgré toutes les promesses en ce sens de nos ministres des Finances et du Budget :
1 · Qu’on parle impôts, taxes ou cotisations sociales, tout prélèvement obligatoire exceptionnel se transformera en prélèvement permanent.
2 · Toute réduction de la dépense publique doit se calculer par différence avec sa « dynamique » naturelle, et non par différence avec le niveau de l’année précédente.
Scrupuleusement mis en œuvre année après année, en période de croisière tout autant qu’en période de crise, ces principes nous garantissent d’un côté que les impôts ne baisseront pas et de l’autre que les dépenses ne baisseront pas non plus. Objection classique : mais non, Madame MP, il ne faut pas raisonner comme cela. L’important, c’est que les impôts et les dépenses augmentent moins vite que le PIB ; l’important, c’est que la croissance économique supplante la croissance des comptes publics.
Eh bien, ceci serait peut-être exact si la France pouvait s’enorgueillir de taux de dette et de déficit publics contenus dans les limites exigées par le pacte de stabilité européen, respectivement 60 % et 3 % du PIB, et si ses dépenses publiques rapportées au PIB n’excédaient pas la moyenne de la zone euro, soit 50 %, et, encore mieux, 45 % comme aux Pays-Bas. Or le PLF 2025 adopté récemment entérine pour cette année un déficit de 5,4 %, une dette publique de 115,5 % et des dépenses publiques de 56,8 % par rapport au PIB.
À ce niveau d’emprise, l’État au sens large n’est rien d’autre qu’une entrave absolue, un gigantesque boulet de plomb laissé à la charge du secteur marchand. Il importe en effet de comprendre que la dépense publique, moins efficace par construction que la dépense et l’investissement privés, a tendance à peser lourdement sur la dynamique économique. Ajoutez un contexte international déprimé et vous pouvez dire adieu à vos espoirs de voir les dépenses publiques débridées se dissoudre élégamment dans un flot de croissance irrésistible.
Demandez à Bruno Le Maire, qui fut grand maître de Bercy jusqu’à l’automne dernier. Il sait tout de ces dépenses publiques répandues à profusion dans la société française pour réveiller, voire attiser la croissance, avec pour seuls résultats le dynamisme des déficits et les printemps, étés, automnes, hivers du mécontentement.
Toujours est-il que les grandes manœuvres en vue de définir un Projet de loi de finances pour 2026 ont commencé et que le ministre de l’Économie Éric Lombard se propose de réaliser des économies de 40 milliards d’euros afin de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB l’an prochain. Il est du reste aussi question de réaliser 5 milliards d’économies dès maintenant afin de tenir les 5,4 % de déficit prévus pour cette année. Et naturellement, pas question d’augmenter les impôts !
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