Aide active à mourir : la liberté, la mort, les médecins et l’Etat – Par Monique Canto-Sperber

Dans un Etat laïc et au sein d’une société sécularisée, les raisons qui justifient une loi ne doivent renvoyer ni aux convictions religieuses ni à une conception du bien particulière. Telle est la condition qui fait qu’une loi est perçue comme légitime par ceux-là mêmes qui s’y opposent.

Monique Canto-Sperber est universitaire, présidente du think tank libéral GénérationLibre et auteur de plusieurs livres, dont La liberté cherchant son peuple (Calmann-Lévy, 2025).


Lundi 12 mai, est arrivée au Parlement la loi créant « un droit à l’aide à mourir ». Alors que la version initiale du texte parlait d’une « possibilité », le texte soumis aux députés, après reformulation par la Commission des Affaires sociales, prévoit que « tout malade incurable pourra disposer de ce « droit ». 

Dans un Etat laïc et au sein d’une société sécularisée, les raisons qui justifient une loi ne doivent renvoyer ni aux convictions religieuses ni à une conception du bien particulière. Telle est la condition qui fait qu’une loi est perçue comme légitime par ceux-là mêmes qui s’y opposent.

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A l’heure actuelle, la loi de 2016 ne peut pas s’appliquer aux personnes qui souffrent de maladies graves et incurables, avec une souffrance réfractaire aux traitements, mais qui ne mourront pas « à court terme ».

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Ma réticence n’est pas seulement due à la méfiance libérale spontanée à l’égard des « droits à », mais surtout au risque qu’il y aurait à rendre légal le fait qu’un tiers donne la mort en faisant obligation à l’Etat de répondre « positivement » à une demande de mort.

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En matière de fin de vie, la puissance publique doit se limiter à établir le cadre juridique dans lequel elle délègue aux médecins et soignants la charge de considérer qu’un tel acte est envisageable, à s’assurer que les procédures sont respectées et à s’engager dans ce cas à ne pas poursuivre.

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