Grenoble : « Abandonnez tout espoir, vous qui entrez » - Par Ophélie Roque

Gangrenée par la criminalité, la ville des Alpes a perdu sa superbe et son charme. Ainsi que ses habitants et ses entreprises, qui sont nombreux à fuir Grenoble. Etat des lieux par Ophélie Roque pour la Revue Conflit.

Article paru dans le N57 : Ukraine Le monde d’après

Un rose languide, des verts grisâtres, des ocres pâlis : Grenoble est décidemment une ville de pastel délayés. Et aux quatre points cardinaux surgissent les cônes blanchissants que sont les montagnes : Chartreuse, Vercors, Belledonne.

Ce n’est pas véritablement la France et ce n’est pas encore l’Argentine, c’est un pays à mi-lieue de la savane alpine et des raideurs soviétiques des anciennes villes du bloc de l’Est. C’est tout ça et rien à la fois. Miracle fait de bric et de broc où les moulures du xixe côtoient les contreplaqués hâtivement posés : boîte emplie de vieilleries qu’un géant a renversé sur la table et qu’il a laissées là, trop las à l’idée de remettre un peu d’ordre dans tout ce bazar.

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Ce qui surprend, confusément, c’est que cette métropole de plus de 450 000 habitants a tout de la modeste ville alanguie de petits propriétaires posée au hasard d’un coin de montagnes.


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