« Le bateau occidental coule-t-il plus vite que le christianisme ? » - Par Rémi Brague

ENTRETIEN VALEURS ACTUELLES. Face à ce qu’il nomme la « culture de mort », Rémi Brague, normalien, agrégé de philosophie et professeur émérite de philosophie à l’université Panthéon-Sorbonne, voit l’Église de l’avenir comme « une arche de vie et d’humanité ». Ce membre fondateur de la revue Communio francophone, qui fête ses 50 ans cette année, analyse les défis actuels de l’Église catholique.


Valeurs actuelles. Comment analysez-vous la situation de l’Église catholique en Occident à l’issue du conclave ?

Rémi Brague. Les gens qui font des statistiques observent que le nombre de baptêmes d’enfants dégringole, en même temps que celui des ordinations, que de moins en moins de gens se disent catholiques, etc. Je n’ai aucune envie d’ajouter ma voix au chœur des lamentations d’un côté, des jubilations de l’autre. Tiens, d’ailleurs, ceux qui jubilent sont de moins en moins nombreux—je ne sais pas s’il y a des statistiques là-dessus… On entend des gens pas toujours trop bêtes, dont certains largement médiatisés, dire que, finalement, tout bien réfléchi, le christianisme n’était peut-être pas ce qu’il y a de pire, etc. Mais de là à rejoindre le club, il y a un pas. Certains le risquent. Nous avons eu, en France en tout cas, un nombre inhabituel de baptêmes d’adultes.

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