Sébastien Laye : « Il est urgent d’appliquer à la Sécurité Sociale une version du DOGE américain »
ENTRETIEN AVEC SEBASTIEN LAYE – Pour la deuxième fois, la Cour des comptes a refusé de certifier les comptes des CAF. « Le montant des erreurs non corrigées par les actions de contrôle interne est particulièrement élevé : 6,3 milliards d’euros de versements indus, mais aussi de prestations non versées ont été constatés à la fin de 2024, qui ne seront jamais régularisés », est-il notamment écrit dans un communiqué de l’institution publié le 16 mai.
Sébastien Laye est économiste, entrepreneur, chroniqueur et Economic Policy Advisor de Republicans Overseas. L’économiste pointe du doigt l’irresponsabilité financière des fonctionnaires en charge des CAF. Dans cet entretien, il revient également sur les actifs numériques.Epoch Times : Que vous inspire la non-certification des comptes des CAF ?
Sébastien Laye : Il s’agit d’une déroute récurrente pour la Sécurité Sociale. Non seulement, comme vous le signalez, c’est la deuxième année que les CAF sont ainsi pointées du doigt (avec comme conséquence la non-certification des comptes par la Cour des Comptes, son organisme de contrôle), mais cette fois-ci, la Cour des Comptes émet des réserves sur 4 des 5 branches de la Sécurité Sociale.
Le problème de mauvaise gestion va bien au-delà des seules CAF. Sur les CAF plus particulièrement, quelques chiffres à garder en tête : cela représente 104 milliards d’euros par an de prestations (plus que le budget de n’importe quel ministère), avec 8 % d’erreurs de calcul ou de fraudes. Ces erreurs sont encore une fois générales : sur l’assurance-maladie par exemple, on enregistre 3,3 milliards d’euros juste de montants mal calculés, et 2 milliards de fraudes minimum. Même pour l’assurance-vieillesse, une pension sur dix contient des erreurs de calcul.