État-providence : « La route de la faillite et de la servitude » - Par Nicolas Baverez
La France est un Titanic qui se dirige droit vers l’iceberg du défaut financier, avec une classe politique qui a fait le choix de la lâcheté et de l’impuissance. Par Nicolas Baverez
La France a perdu le contrôle de ses finances publiques, avec un déficit qui a atteint 5,8 % du PIB en 2024, alors qu’il était prévu à 4,4 % du PIB. Il se situera au même niveau en 2025, compte tenu de l’effondrement de l’activité et de la remontée du chômage. La dette, fin 2024, s’élevait à plus de 3 300 milliards d’euros, soit 113 % du PIB (98 % du PIB en 2017) et 48 500 euros pour chacun des 68 millions de Français ; elle approchera 120 % du PIB en 2025.
La dette publique française est devenue insoutenable. Budgétairement, car son service augmentera de 67 milliards d’euros en 2025 à 108 milliards en 2029, soit 3,2 % du PIB. Financièrement, parce que la croissance nominale est significativement inférieure aux taux d’intérêt (2,5 % contre 3,5 %). Économiquement, parce que la démographie s’effondre (1,62 enfant par femme), que la productivité a reculé de 6 % depuis 2019, que le déficit public a pour corollaire celui de la balance commerciale (80 milliards d’euros) et que la position extérieure nette de notre pays est négative à hauteur de plus de 800 milliards d’euros.3
Les pays d’Europe du Nord ont réformé et maîtrisé leurs États-providence pour les rendre compatibles avec la compétitivité, la transition écologique et le réarmement.
L’État-providence doit s’effacer devant un État réassureur des risques majeurs du XXIe siècle pour la nation comme pour les citoyens.