Guerre dans le Grand Nord - Par Jakob Gustafsson



Avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, la dynamique militaro-stratégique vis-à-vis de la Russie dans la région du Grand Nord se transforme en profondeur. 

Entretien avec Jakob Gustafsson, analyste en politique de sécurité à l’Institut suédois de recherche pour la défense (FOI).

En ce qui concerne la coopération militaire nordique, la Suède travaille depuis de nombreuses années déjà à intégrer ses forces armées à celles de la Finlande. Pouvez-vous expliquer l’importance de cette démarche pour la capacité de défense de la Suède à l’avenir, notamment face à la menace que représente la Russie ?

Oui, c’est toujours très important. Mais désormais cela se fait dans un nouveau cadre de l’OTAN, où la Suède et la Finlande ont déjà beaucoup progressé. On peut en principe poursuivre comme auparavant, mais à l’intérieur des structures de l’OTAN – puisque l’Alliance formalise et renforce la coopération qui est déjà en cours.

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Parallèlement, je pense que les deux pays ont eu beaucoup d’autres dossiers à gérer au cours des deux dernières années depuis leur adhésion à l’OTAN. Comme la Suède et la Finlande disposent de ressources diplomatiques et militaires limitées, elles doivent continuer de donner la priorité à la coopération finno-suédoise – et peut-être même, dans une plus large mesure, à la coopération finno-suédo-norvégienne et nordique dans son ensemble. Cela se traduit désormais par des exercices concrets, une planification commune et une collaboration pratique, mais avec une empreinte de l’OTAN plus marquée qu’auparavant.

La Suède et la Finlande coopèrent depuis longtemps pour intégrer leurs forces armées. La Norvège arrive assez tard dans le processus ; comment les forces armées norvégiennes peuvent-elles au mieux se raccrocher à la coopération de défense suédo-finlandaise ?