J'ai lu et aimé : « J’ai failli en finir » - Par Christophe Girard
Suicides, dépressions, burn-out, mal-être, sont des maux particulièrement répandus dans la police : que vaut la peau d'un flic ?
Après 23 ans à la Brigade anticriminalité, ce père de deux enfants, passionné par son métier, a failli mettre fin à ses jours avec son arme de service. Face à la violence du terrain et au suivi psychologique erratique au sein de la police, Christophe Girard alerte sur la détresse psychologique qui frappe les rangs de la police. Dans un livre-témoignage bouleversant, "J’ai failli en finir", aux éditions L'Archipel pour briser le silence.
1 100 policiers se sont suicidés au cours des 25 dernières années, soit 44 suicides par an, un taux de suicide supérieur de 50 % à celui de la population française.
Après vingt-sept années de service, Christophe Girard, flic de terrain à la BAC, accro à l'adrénaline, veut mourir. Il n'a rien trouvé de mieux pour mettre un terme à son mal-être.
Seul dans sa voiture, il sort son arme. Il a 41 ans.
Aujourd'hui, il raconte la descente aux enfers d'un flic comme tant d'autres. Un flic qui craque et qui l'assume. Qui raconte sans tabou le terrain, la violence, la dépression et leurs effets dévastateurs.
Combien sont-ils à songer au suicide ? Combien sont-ils à souffrir d'un syndrome de stress post-traumatique ? Comment stopper l'escalade dans un monde de plus en plus violent ?
Ces vingt-cinq dernières années, plus de 1 100 policiers ont mis fin à leurs jours.
Pour " guérir ", Christophe Girard a mené une bataille personnelle, puis s'est lancé dans une croisade pour venir en aide à ses pairs. Son crédo : apaiser les souffrances psychiques en libérant la parole. En quelques années, l'action qu'il entreprend va permettre d'éviter des dizaines de gestes de désespoir.
Son témoignage est un outil de prévention au service de son combat.
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«Témoigner pour ne pas en finir» : Christophe Girard, un policier revenu des ténèbres après sa tentative de suicidePar Rozenn Morgat
Depuis quelques années, Christophe Girard retourne au restaurant. Au cinéma, à des concerts, dans un petit bain de foule quand il flâne avec Isabelle, sa femme, et leurs deux enfants, à Dijon. Ça n’a l’air de rien pour «un flic de terrain» comme lui, un policier expérimenté rompu aux interventions à risque. Mais Christophe Girard, 49 ans, souffre de stress post-traumatique. «On n’en guérit pas. Au restau, je choisis encore la place face à la sortie, pour être sûr de garder le contrôle», glisse-t-il. Alors, quand il voit ses «mécanismes d’hypervigilance» s’abaisser, il sourit intérieurement. À chaque fois, c’est une petite victoire. Son livre, J’ai failli en finir, co-écrit avec Anna Véronique El Baze et qui paraît ce 3 octobre (L’Archipel), en est une autre face au risque de suicide dans la police.
Un dimanche, en 2016. Le ciel, aussi bleu que le cœur de Christophe est noir, appelle aux balades en forêt qu’ils affectionnent avec sa femme. Mais vers 10h, Christophe quitte la maison brusquement. Il roule sans destination, anéanti par la nouvelle : Isabelle est essorée par ses accès de colère, et ce voile d’indifférence sur ses yeux. Elle veut le quitter, partir avec les enfants, les valises sont quasi faites. Sous un marronnier, assis au volant de sa voiture, Christophe sort son arme de service. Un an plus tôt, une plaquette de somnifères noyée dans une bouteille de cognac lui a valu une nuit aux urgences. Cette fois, le canon du Sig Sauer sous le menton, le doigt sur la gâchette, il va presser la détente. «[S’] exploser la tête», comme il l’écrit dans son livre. Plusieurs minutes passent. Christophe se ravise encore.
Trois heures plus tard, «Tof», comme on le surnomme, prend son service au commissariat de Dijon. Dans la voiture, entre ses coéquipiers de la BAC qui badinent, il ne pipe mot ce jour-là. «C’était un espace intime, notre voiture avec les collègues. On y parlait de tout, on plaisantait, on se confiait. Mais j’étais tellement habitué à donner le change que personne n’a remarqué mon état», murmure-t-il aujourd’hui.
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SUICIDES DANS LA POLICE : LE TÉMOIGNAGE CHOC DE CHRISTOPHE GIRARD, « J’ÉTAIS À DEUX DOIGTS D’APPUYER SUR LA DÉTENTE… ET J’AI VU LE REGARD DE MON CHIEN »
Par Camille
Il a frôlé la mort. Deux fois. Christophe Girard, ancien policier ayant servi pendant 30 ans, dont 22 en Brigade anti-criminalité (BAC), a décidé de raconter l’indicible dans un livre coup de poing publié le 3 octobre 2024 aux éditions de l’Archipel : J’ai failli en finir. Invité par CNEWS, il livre un témoignage poignant sur le mal-être qui ronge la profession.
Il a frôlé la mort. Deux fois. Christophe Girard, ancien policier ayant servi pendant 30 ans, dont 22 en Brigade anti-criminalité (BAC), a décidé de raconter l’indicible dans un livre coup de poing publié le 3 octobre 2024 aux éditions de l’Archipel : J’ai failli en finir. Invité par CNEWS, il livre un témoignage poignant sur le mal-être qui ronge la profession.
En 2024, 26 gendarmes et 27 policiers ont mis fin à leurs jours. Un chiffre encore trop élevé, bien que légèrement inférieur à celui de 2019, année noire où 80 membres des forces de l’ordre s’étaient suicidés. Derrière ces chiffres, il y a des histoires humaines, souvent passées sous silence.
«UNE DÉPRESSION SILENCIEUSE PENDANT 10 ANS»
Christophe Girard a vécu plusieurs interventions traumatisantes. L’une d’elles, dans le 18e arrondissement de Paris, a profondément marqué sa mémoire. Appelés pour un différend familial, quatre policiers sont entrés dans un immeuble. L’auteur des faits les a aspergés d’essence avant d’y mettre le feu. Seul l’un d’entre eux a survécu. «J’étais là, lors de la cérémonie d’hommage. Cela m’a profondément bouleversé», confie-t-il.
Peu à peu, le policier développe un syndrome de stress post-traumatique. «Pendant 10 ans, j’ai vécu avec cette dépression sans en connaître l’origine. Elle s’est intensifiée, jusqu’à m’emmener au bord du gouffre», explique-t-il. Deux tentatives de suicide suivront. La seconde aurait pu lui coûter la vie, si ce n’était le regard de son chien dans le rétroviseur : «J’étais à deux doigts d’appuyer sur la détente… et j’ai vu son regard. Il m’a reconnecté à la vie.»
Suicides dans la police : «J’étais à deux doigts d’appuyer sur la détente… et j’ai vu le regard de mon chien», témoigne l’auteur du livre choc «J’ai failli en finir»
Par Khalil Rajehi
Un témoignage poignant. Après 30 années de service au sein de la police, Christophe Girard s’est livré, dans un ouvrage publié le 3 octobre 2024 intitulé «J'ai failli en finir» aux éditions de l'Archipel, à un témoignage choc pour CNEWS sur le stress, la dépression et le suicide vécus dans les rangs de la police.
C’est avant tout son talent d’auteur qu’il met en avant dans le cadre de cette interview, consacrée à une thématique sensible : le suicide des policiers. Les forces de l’ordre sont en effet beaucoup sollicitées, et les interventions se comptent par milliers, par jour. Et parfois, elles sont prises pour cible, comme ce fut le cas lors des dernières célébrations du Paris Saint-Germain durant lesquelles un policier de la brigade canine de Rennes a été touché par un projectile à l’œil et a été plongé dans le coma.
Ce métier difficile déplore parfois un bilan sinistre. A titre d’exemple, en 2024, ce sont 26 gendarmes et 27 policiers qui se sont donné la mort. Des chiffres en baisse par rapport à la dramatique 2019 où 21 gendarmes et 59 policiers se sont suicidés, mais qui alertent sur la complexité du métier de policier ou de gendarme.
La suite en accès libre sur le site de CNEWS
Par Khalil Rajehi
Un témoignage poignant. Après 30 années de service au sein de la police, Christophe Girard s’est livré, dans un ouvrage publié le 3 octobre 2024 intitulé «J'ai failli en finir» aux éditions de l'Archipel, à un témoignage choc pour CNEWS sur le stress, la dépression et le suicide vécus dans les rangs de la police.
C’est avant tout son talent d’auteur qu’il met en avant dans le cadre de cette interview, consacrée à une thématique sensible : le suicide des policiers. Les forces de l’ordre sont en effet beaucoup sollicitées, et les interventions se comptent par milliers, par jour. Et parfois, elles sont prises pour cible, comme ce fut le cas lors des dernières célébrations du Paris Saint-Germain durant lesquelles un policier de la brigade canine de Rennes a été touché par un projectile à l’œil et a été plongé dans le coma.
Ce métier difficile déplore parfois un bilan sinistre. A titre d’exemple, en 2024, ce sont 26 gendarmes et 27 policiers qui se sont donné la mort. Des chiffres en baisse par rapport à la dramatique 2019 où 21 gendarmes et 59 policiers se sont suicidés, mais qui alertent sur la complexité du métier de policier ou de gendarme.
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Date de publication : 3 octobre 2024
Langue : Français
Nombre de pages de l'édition imprimée : 250 pages
ISBN-10 : 2809850224
ISBN-13 : 978-2809850222
Poids de l'article : 281 g
Dimensions : 14.2 x 1.9 x 22.6 cm