«Les islamistes ont infiltré les foyers pour mineurs et les associations de protection de l’enfance» - Par Manon Sieraczek et Thierry Froment

Ces structures qui accueillent des mineurs sont des lieux privilégiés de radicalisation islamiste, alertent Manon Sieraczek - docteur en droit et avocate au barreau de Paris - et Thierry Froment - ancien juge d’instruction. Ils recensent d’importantes dérives, des atteintes à la laïcité et une délinquance galopante.


Ces derniers mois, la radicalisation de mineurs placés en foyer a été mise en lumière par plusieurs affaires, notamment l’agression antisémite d’un rabbin à Orléans par un adolescent de 16 ans. Ce cas s’inscrit dans un contexte de hausse des actes antisémites et de multiplication de situations impliquant des mineurs radicalisés. En 2024, quatre mineurs et un jeune adulte ont été mis en examen dans la région lyonnaise et le sud de la France pour avoir partagé une idéologie djihadiste sur internet, envisagé de rejoindre des organisations terroristes ou préparé des actes violents. Parmi eux, un adolescent de 17 ans projetait un attentat dans son lycée. Trois ont été placés en détention provisoire, une adolescente de 14 ans sous contrôle judiciaire. En novembre 2023, un autre mineur de 16 ans, dans le nord de la France, a été mis en examen pour apologie du terrorisme et association de malfaiteurs terroriste après avoir publié des messages à la gloire de l’État islamique et consulté de la propagande djihadiste. En août-septembre 2023, trois adolescents de 15 et 16 ans à Joué-lès-Tours ont été interpellés pour avoir testé des explosifs artisanaux et diffusé de la propagande djihadiste, l’un d’eux ayant prêté allégeance à l’État islamique.

Ces événements illustrent une montée de la radicalisation chez les jeunes, alimentée par des facteurs sociaux et idéologiques, et soulignent l’urgence de renforcer la vigilance des autorités pour prévenir les actes terroristes. Le quasi-abandon des mineurs par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et l’aide sociale à l’enfance (ASE) à l’approche de leur majorité les expose aux réseaux criminels et islamistes qui recrutent des jeunes vulnérables pour la prostitution, le trafic de drogue ou des activités terroristes. Les institutions ne sont pas en mesure de relever les défis de la criminalité organisée, de la traite des êtres humains, de la laïcité et de la radicalisation..