"Mériter la prison, un concept très indigeste pour les 'humanistes' qui plaignent les coupables et oublient les victimes" - Par Renaud-Philippe Garner
Alors que le rôle de la prison est sans cesse questionné, Renaud-Philippe Garner, docteur en philosophie, revient sur son rôle fondamental pour la société, au sein de cette tribune.
Renaud-Philippe Garner est Docteur en philosophie, professeur adjoint en philosophie à l'Université de la Colombie-Britannique.
Récemment, BFMTV a relancé un débat qui dérange autant qu’il divise : à quoi sert la prison ? Essentiellement, nous pouvons identifier trois réponses : la punition, la protection de la société et la réinsertion des condamnés. La pluralité des réponses soulève davantage de questions. Si ces objectifs sont mutuellement exclusifs, lequel est à retenir et lesquels devons-nous écarter ? S’ils ne le sont pas, pouvons-nous les hiérarchiser et quelle hiérarchie devrions-nous adopter ?
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Écartons d’emblée une erreur simple, mais importante. Une pratique ou institution peut avoir plus d’une fin. Nul besoin de contester que l’école serve à transmettre le savoir accumulé par une société et à socialiser ses membres pour également reconnaître que construire une école c’est aussi créer de l’emploi. Pareillement, une base militaire doit d’abord et avant tout servir les fins de la défense nationale. Il n’en demeure pas moins qu’une base est également une façon de développer l'économie d'une région. Il n’existe donc aucune norme ou règle qui limiterait le nombre de fins ou d’objectifs poursuivis par une institution ou une pratique sociale. La prison peut avoir une seule fin comme elle peut en avoir mille. La question ne sera pas réglée en faisant appel à un principe a priori ou à une thèse dogmatique du type « toute institution n'a qu’une seule fin ». On règle bien mieux la question en examinant nos croyances partagées, nos pratiques établies et en scrutant nos réactions sincères.
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