PLF 2026 : de quels EFFORTS parle-t-on ? - Par Nathalie MP Meyer

EFFORT – Tel est le mot magique que François Bayrou a trouvé pour caractériser la nouvelle saison budgétaire. On sait que cette dernière s’annonce plus périlleuse que jamais, aussi bien sur le plan de l’équilibre des comptes publics, jugés hors de contrôle par la Cour des comptes, que sur le plan de la survie de son gouvernement. Il prévoit donc de « demander un effort à tous les Français, le plus juste possible, mais un effort suffisant pour que la France sorte » enfin de son irrépressible descente aux enfers dans les déficits et la dette.


Les intentions de redressement des finances publiques du Premier ministre sont évidemment louables et beaucoup de ses constats – sur l’ampleur unique au monde de notre modèle social (école, université, santé, retraite) alors que la production française par personne est faible comparativement aux pays pairs – sont parfaitement exacts.

Mais concrètement, le flou domine. Exemple : pouvez-vous dire à tel patron de PME qui ne peut plus se permettre d’embaucher compte tenu du poids des cotisations sociales dans les salaires que les cotisations sociales vont baisser, lui demandait récemment la journaliste Apolline de Malherbe sur BFMTV. Pas de réponse directe, si ce n’est que les partenaires sociaux doivent se saisir de la question du financement du modèle social. Modèle social qui, dans son idée, reste intouchable car faisant partie intégrante de ce qui définit la France en tant que nation.

Tout juste sait-on que le gouvernement de M. Bayrou présentera début juillet un grand plan d’ensemble de retour à l’équilibre budgétaire en trois ou quatre ans qui ne ciblera pas de catégories particulières de la population. Les efforts seront pour tout le monde. Il en va de l’avenir de la France et de la responsabilité de tous, gouvernement compris.

En attendant, lesdits efforts annoncés évoquent immédiatement l’idée indécrottablement étatique d’impôts supplémentaires. Et ce d’autant plus qu’on a vu défiler dans la presse une multitude de propositions de renflouement fiscal. Citons notamment la hausse de la TVA pour en attribuer une part au financement des prestations sociales, la suppression de tel ou tel abattement sur le revenu (pour les retraités), la suppression de telle ou telle niche fiscale (sur les services de jardinage), et, last but not least, la fameuse taxe Zucman de 2 % sur le patrimoine de 1 800 super-riches.