Renaud Girard : «Les risques de la guerre préventive d’Israël»

Avec cette guerre, l’État hébreu va voir son image se dégrader encore davantage. Surtout, elle risque de l’entraîner dans un conflit sans fin s'inquiète Renaud Girard.


Déclenchée le 12 juin 2025, la guerre préventive d’Israël contre les infrastructures nucléaires de l’Iran n’était-elle pas prématurée ? Y avait-il une urgence telle que le gouvernement de Jérusalem ne pouvait pas attendre la fin du cycle des négociations américano-perses, entamées il y a deux mois sous la houlette du sultanat d’Oman ? Le premier ministre israélien a-t-il bien mesuré les risques qu’une telle guerre, à moyen et long terme, peut faire courir à Israël, à l’ensemble du Moyen-Orient, et même au monde entier ?

En ce qui concerne Israël, Benyamin Netanyahou a toujours dit qu’une République islamique d’Iran dotée de l’arme atomique faisait, en raison de son idéologie, courir un risque existentiel au pays qu’il dirige. On peut penser que le chef du Likoud exagère conjoncturellement la menace, mais on ne peut pas lui donner totalement tort sur le fond. L’histoire a en effet démontré qu’il était dangereux de ne pas prendre les dictatures au mot. Or la théocratie iranienne s’est permise, depuis une vingtaine d’années, de traiter l’État juif de « tumeur cancéreuse », d’affirmer qu’il résultait d’une erreur historique et qu’il devait donc être « rayé de la carte » du Proche-Orient.

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