Albert Zennou : «Aux élections municipales, les différents partis devront clarifier leur position»

Les Français sont à la recherche de projets politiques clairs et lisibles. Aucun candidat, aucun parti ne pourra échapper à cette exigence de transparence idéologique et programmatique pour Albert Zennou.


En ces temps de macronisme finissant, l’heure est plus que jamais à la clarification politique. Aucun parti, aucun candidat ne pourra y échapper, tant les Français ont compris l’enjeu politique et même civilisationnel qui se cache derrière les alliances possibles, les contenus programmatiques et les doctrines défendues. Clarifier ne signifie pas seulement s’accorder sur les désistements réciproques ou la répartition de circonscriptions en fonction du poids de chacun.

La clarification signifie que les électeurs sont à la recherche d’offres politiques lisibles. Comme l’exigeaient les militants de gauche après Mai 68 : « D’où parles-tu camarade ? », il fallait alors décliner son identité administrative mais également sociale et politique, qu’on sache qui était celui qui voulait prendre la parole. C’est un peu à l’image des partis d’aujourd’hui, les électeurs veulent savoir « d’où parlent les partis ». C’est que les municipales de 2026 arrivent à grands pas, suivies un an plus tard de la présidentielle. Les candidats devront pour ces deux élections être au clair sur leurs programmes, leurs idées et leurs alliances. C’est au nom de cette clarification qu’Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, au soir d’une cuisante défaite pour son parti aux européennes. La manœuvre a piteusement échoué. Macron tablait sur un sursaut, il n’a eu qu’un saut dans l’inconnu.

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De clarification, il n’y en a pas eu après la dissolution. Car qui dit clarification suppose qu’au départ qu’il existe une complication qu’Emmanuel Macron n’a jamais reconnue. Si cette confusion a été amplifiée depuis la présidentielle de 2022, elle préexistait en fait bien avant, dès 2017 et son premier mandat. La recomposition commencée en 2017 a entraîné une refonte des alliances. Elle a surtout généré une tripartition avec l’émergence d’une droite et d’une gauche radicales. La lente désagrégation au fil des années Macron du centre a essentiellement profité aux radicaux qui ont chacun assis leur domination : La France insoumise sur la gauche et le RN sur la droite.


Les prochaines échéances électorales vont imposer une refonte lisible et assumée d’alliances politiques et plus seulement électorales

Le parti qui prophétisait la fin du clivage droite-gauche comme élément structurant de la politique française l’a, dans les faits, recréé en son sein