Claude Chollet : «Décrire le réel pourra être considéré comme un discours de haine»


LE MOT DE MECHANT REAC®

Claude Chollet, président de l’Observatoire du journalisme, critique vivement la coalition d’associations soutenue par l’État pour lutter contre la haine en ligne, annoncée par la ministre Aurore Bergé. Dans cet entretien accordé à Epoch Times, il y voit une "police de la pensée" alimentée par des financements publics, accusant ces associations d’être majoritairement orientées à gauche. Pour lui, cette initiative constitue un système de délation et renforce un climat de censure déjà perceptible depuis l’émergence du concept de "fake news" en 2016. Il estime que des opinions factuelles, notamment sur l’immigration, pourraient bientôt être assimilées à des discours haineux. Chollet alerte aussi sur la possible instrumentalisation du dispositif à des fins électorales. Citant des exemples au Royaume-Uni, il redoute que journalistes et citoyens soient muselés pour avoir exprimé des idées divergentes. Selon lui, derrière les discours démocratiques se cachent des inquiétudes politiques, notamment du "bloc central", fragilisé et prêt à durcir ses moyens pour préserver son influence.

©Laurent Sailly

Claude Chollet
«Décrire le réel pourra être considéré comme un discours de haine»

ENTRETIEN – Le 9 juillet, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé le lancement d’une coalition d’associations soutenue financièrement par l’État pour lutter contre la haine en ligne. Parmi les associations, on trouve notamment la Fédération LGBTI+, SOS homophobie, Osez le féminisme, le Planning Familial et SOS racisme. Elles travailleront directement avec l’Arcom.

Claude Chollet est président de l’Observatoire du journalisme (Ojim). Il déplore le financement public d’un collectif d’associations qui jouera, selon lui, le rôle d’une police de la pensée.

Epoch Times : Quelle est votre réaction aux annonces d’Aurore Bergé ?

Claude Chollet :
Je crois que nous sommes en plein dans l’organisation du financement d’un système de délation. Grâce à l’argent public, ces associations pourront recruter des personnes chargées de lutter contre la « haine en ligne ». Il s’agit d’une vraie police de la pensée directement financée par l’État.

Par ailleurs, la plupart des associations qui forment cette coalition sont marquées à gauche voire à l’extrême gauche, à l’exception du CRIF qui est plus neutre politiquement.

Prenez par exemple la Fédération LGBTI + qui a appelé en juin 2024 à « battre le RN » et à « voter contre la haine et pour nos droits LGBTI + » ou encore Osez le féminisme qui estimait en 2022 que « l’extrême droite » était « incompatible avec les droits des femmes » pour ne citer qu’elles ! Une coalition très idéologique en somme.

Mais je pense qu’Aurore Bergé a annoncé la création de cette coalition pour faire oublier son passé politique à l’UMP et se faire bien voir auprès de ces organismes de gauche et d’extrême gauche.