J'ai lu et aimé : "Comprendre l'incroyable écologie - Analyse d'un écolo-traîte" - De Bertrand Alliot

Dans son dernier ouvrage, Comprendre l’incroyable écologie (éditions Salvator, préfacé par Chantal Delsol) l’ingénieur-maître en gestion de l’environnement Bertrand Alliot, considéré comme «écolo-traître» par le mouvement écologiste, décrit comment le discours fondé sur l’imminence d’une catastrophe écologique planétaire d’origine anthropique s’est imposé. Le docteur en science-politique décrypte comment ceux qui nous dirigent se sont laissé convaincre par l’alarmisme de cette idéologie en abandonnant des politiques raisonnables de protection de l’environnement. Il souligne que l’écologie dépasse, aujourd’hui, la simple protection de l’environnement pour revêtir une dimension quasi religieuse qu’il est malvenu, sinon prohibé, d’interroger. Il estime cependant que le discours catastrophiste écologique est en perte de vitesse et que la seule politique qui vaille sur le sujet du climat c’est l’adaptation.


Bertrand Alliot est docteur en science-politique, porte-parole de l’association Action Écologie et auteur de : Une histoire naturelle de l’homme (L’Artilleur, 2020)

Ce livre explore l'évolution du discours écologique, devenu de plus en plus alarmiste malgré le renforcement des politiques environnementales. Il souligne que l'écologie dépasse aujourd'hui la simple protection de l'environnement pour revêtir une dimension quasi messianique : celle de sauver la civilisation. Cette ambition entraîne une dérive idéologique et parfois religieuse, donnant lieu à des politiques controversées. L'auteur propose une analyse lucide et originale pour comprendre ce phénomène, en s'adressant aussi bien aux militants, qu'aux critiques ou aux curieux. L'ouvrage éclaire les raisons du succès de l'écologie, tout en mettant en lumière les causes de son affaiblissement actuel.


Bertrand Alliot : « L’écologie qui nous annonce depuis le XIXe siècle l’apocalypse est rattrapée aujourd’hui par de vraies crises »
Par Julian Herrero

Epoch Times : Bertrand Alliot, quel est l’objet de votre dernier ouvrage cinq ans après la publication du précédent ?

Bertrand Alliot : Il s’agit d’un ouvrage d’analyse qui s’efforce d’expliquer au plus grand nombre comment on peut définir « l’écologie » notamment et la différenciant de la notion d’ « environnement ». L’écologie est un mouvement qui se donne pour objectif de sauver l’humanité à cause de problèmes environnementaux qui seraient d’une gravité extrême.

L’environnement, c’est très différent : c’est corriger les effets pervers du développement et tout simplement mettre en œuvre des mesures pour limiter les pollutions et les nuisances. À cause de son ambition démesurée, l’écologie est naturellement dictatoriale. Avec l’environnement, on est dans la gestion en bon père de famille.

J’explique comment cette écologie, née au XIXe siècle, s’est immiscée progressivement dans nos vies et pourquoi et comment elle a fini par séduire les élites politiques au XXIe siècle. Au fond, je raconte de façon simple qu’est-ce que l’écologie, quelle a été son histoire et comment son aventure va bientôt prendre fin, à cause de sa nature même.

Ce livre s’adresse à la fois aux écologistes qui doivent prendre du recul vis-à-vis de leur cause, et aux adversaires de l’écologie, auxquels je propose des clés de compréhension.
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Bertrand Alliot : «Sur la question écologique, apporter la nuance vous promet la prison sociale»
Par Alexandre Devecchio

LE FIGARO MAGAZINE. - Votre livre est sous-titré « Analyse d’un écolo-traître ». Vous avez pourtant fait partie du mouvement environnemental et consacré votre thèse au destin de l’espèce humaine sur terre. Comment êtes-vous devenu un traître aux yeux des écologistes, au point d’avoir été renvoyé du poste que vous occupiez à l’université ?

Bertrand ALLIOT. -
Pour une seule raison : je suis un « rassuriste », et j’ose remettre en cause les propos alarmistes des activistes et les politiques antisociales menées au nom de l’écologie. On m’en a beaucoup voulu de contester, via mon association Action Écologie, les éléments de langage des ONG sur « l’effondrement de la biodiversité », en rappelant que beaucoup d’espèces sont en excellente santé sur le continent européen. Dans ce domaine, apporter la contradiction ou simplement la nuance vous promet la prison sociale. Cela témoigne d’une dérive idéologique préoccupante, dont l’université française est – sans surprise – l’épicentre.

La crise climatique est, ce que j’appelle dans mon livre, une « crise de remplacement » : elle a remplacé ces crises plus anciennes qu’on a oubliées aujourd’hui

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Il n’y a qu’une seule politique qui vaille sur le sujet du climat : l’adaptation