«La France n’a pas toujours été centralisatrice : réhabilitons nos provinces dans un État fédéral !» - Par Frédéric Masquelier

Le maire LR de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier organise une série de débats réunissant politiques et intellectuels dans sa ville ce 4 juillet, sur la question du fédéralisme. Il défend un État central concentré sur ses missions régaliennes pour rester efficace.

Frédéric Masquelier est maire LR de Saint-Raphaël et membre du comité de la Revue politique et parlementaire.

LE FIGARO.- Pour refonder l’État, vous prônez une «solution fédérale», au cours de la journée de conférences que vous organisez dans votre commune. Pourquoi avoir choisi la date du 4 juillet ?

Frédéric Masquelier.-
Il s’agit naturellement d’un clin d’œil aux États-Unis, la référence en matière d’État fédéral. C’est un symbole pour amener un sujet ignoré dans le débat public. En France, on parle timidement de décentralisation sans jamais aller jusqu’au bout. Tous les grands États occidentaux dans le monde, pourtant, sont fédéraux ou régionalisés. Cela fait des années que nous organisons de grandes conférences à Saint-Raphaël en quête d’idées originales, et il nous a semblé intéressant de se demander si le fédéralisme pouvait être une solution à notre État bloqué à tous les niveaux et où les décisions viennent toujours du haut.

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Quel est votre modèle de fédéralisme ?

La France dispose d’un modèle historique : les provinces. Avant d’être un État très centralisé, l’État français était celui des provinces. Nous disposons d’une forte identité régionale en France - les gens, d’ailleurs, se sentent Alsaciens, Bretons, Basques, Corses... La centralisation s’est essentiellement imposée avec la monarchie absolue, la Révolution, puis Napoléon. Mais auparavant, les identités provinciales étaient extrêmement fortes. Ces identités demeurent et pourraient apporter des solutions à un certain nombre de problèmes que l’on rencontre aujourd’hui.

Le caractère centralisateur de l’État vous semble-t-il le point névralgique des problèmes politiques que connaît le pays ?

Oui. L’État est faible sur ses missions régaliennes. Il n’est donc plus efficace là où il devrait l’être (sécurité, justice, diplomatie) car il est amené à s’occuper de tout. (...)