« L'impact de l'immigration sur l'économie française : sortir du cercle vicieux et prioriser l'emploi » | Découvrez l'étude inédite OID

La nouvelle étude de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie analyse l'impact majeur des actuelles politiques d'immigration sur l'économie et les finances publiques françaises.

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ces sujets.

En effet, si l'immigration ne crée pas les difficultés structurelles de l'économie française, elle contribue à les aggraver dans leurs principaux aspects. En moyenne, malgré les trajectoires évidentes de réussite individuelle :
  • Les immigrés sont nettement moins en emploi que les natifs : or le taux d'emploi de la France est inférieur de 5 à 13 points à celui d’autres pays voisins, avec d'importantes conséquences économiques et budgétaires ;
  • Ils tendent à réduire la productivité du pays du fait de leur plus faible niveau de qualification : 31 % des immigrés âgés de 30 à 39 ans ne possèdent aucun diplôme, contre 10 % parmi les personnes sans ascendance migratoire (INSEE - 2021) ;
  • Les personnes immigrées consomment plus de dépenses publiques qu'elles n'apportent de recettes, ce qui alourdit les impôts et cotisations sociales pour le reste de la société, dans un pays dont le niveau de prélèvements obligatoires est déjà le plus élevé de l'UE (INSEE - 2023).
Le plus faible taux d'emploi des immigrés et descendants d'immigrés par rapport au reste de la population engendre un manque à gagner de 3,4% du PIB pour l'économie française (près de 100 milliards € par an), et de 1,5% du PIB en recettes fiscales et sociales (environ 45 milliards €).


L'immigration accueillie dans notre pays est en effet beaucoup moins au travail qu'ailleurs en Europe. Le taux d'emploi des immigrés (c'est à dire la part de ceux qui occupent effectivement un emploi parmi l'ensemble de leur population en âge actif) est, en France, le 2ème plus faible en Europe, suivi par la seule Belgique (OCDE - 2023). Il s'élève à 62,4%, contre 69,5% pour les natifs.

Un déficit de 7,1 points au global, qui est encore plus marqué pour certains profils : seuls 43% des immigrés extra-européens récents en France occupent un emploi, soit une part inférieure de 20 points à la moyenne des immigrés (Eurostat - 2023).


L'immigration vient donc affaiblir encore le taux d'emploi de la France, qui compte déjà parmi les plus mauvais des pays d'Europe de l'Ouest (74,5% au Royaume-Uni, 77,4% en Allemagne, 80,4% en Suisse...).

La baisse du taux d'emploi induit mécaniquement un moindre revenu par habitant, de moindres recettes fiscales pour financer les prestations (compensées par une hausse du prélèvement des actifs) et une dépense accrue en faveur des inactifs. Les difficultés d'accès à l'emploi perdurent chez les descendants d'immigrés, dont le taux d'emploi est encore inférieur à celui de la première génération :


Dans le cadre de la nécessaire réindustrialisation du pays, le recours à une « main d'œuvre immigrée » est couramment invoquée comme une solution. Cependant, il est avéré que cette catégorie de population est proportionnellement peu représentée dans les métiers industriels : les immigrés ne représentent que 6% des salariés de ce secteur, un taux moins important que leur part dans la population générale (BPI France - 2023).

Leur activité se concentre essentiellement dans les secteurs « abrités », préservés de la concurrence étrangère et ne répondant qu'à la seule demande intérieure, tels que les services à domicile ou la sécurité privée. Ces secteurs apportent une moindre valeur ajoutée à l'économie française et ne contribuent pas aux exportations.

Le « ratio budgétaire » des immigrés, soit le rapport entre les recettes qu'ils versent et les dépenses publiques qui leur sont consacrées, est, en France, l'un des plus faibles d'Europe : ils ne couvrent en moyenne que 86% des dépenses qui leurs sont affectées (OCDE - 2017), soit un déficit de 14%. Seules la Lettonie et l'Estonie « font pire ».


Pour sortir de ce « cercle vicieux », il apparaît nécessaire de réformer conjointement le système français de formation, notre modèle social et notre politique d’immigration, afin de rendre à l’économie française un taux d’emploi au moins comparable à celui de ses concurrents directs. L'étude de l'OID formule des propositions concrètes pour avancer en ce sens.

Source : Lettre d’information n°80 du mardi 1er juillet 2025


Comment l’immigration coûte 3,4% de PIB par an à la France

Par Jean-Eudes Lamoine et Paul Sugy

Une note de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie déplore l’impact négatif de l’immigration sur la croissance, la compétitivité et le budget français, à rebours des récentes conclusions du think-tank progressiste Terra Nova.

Le débat sur l’immigration suscite, selon ses contributeurs, des prises de position mais aussi des conclusions analytiques diamétralement opposées et contradictoires. Ainsi Hakim El Karoui et Jubba Ihaddaden, tous deux experts pour le think-tank progressiste Terra Nova, concluaient dans une note ayant défrayé la chronique le mois dernier que l’immigration était non seulement utile mais même nécessaire pour la sauvegarde de l’économie française. Dans une note publiée cette fois par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) et que dévoile Le Figaro, Nicolas Pouvreau-Monti défend... l’exact inverse. «L’immigration entretient un cercle vicieux qui nuit à l’emploi et l’économie française : elle aggrave les problèmes structurels de l’emploi en France, dégrade les comptes publics et pénalise indirectement les secteurs exposés de l’économie», argumente-t-il.

Qui a raison ? Qui a tort ? Les deux notes ne se situent en réalité pas tout à fait dans la même perspective, et se retrouvent pour formuler à l’unisson quelques constats communs. Terra Nova comme l’OID rappellent ainsi que les travailleurs immigrés servent de main-d’œuvre d’appoint dans des secteurs en tension, dont le manque d’attractivité, couplé à une érosion démographique alarmante, requiert de recourir à une immigration de travail pour pallier des difficultés de recrutement. Ainsi des métiers de la sécurité et du gardiennage, de l’hôtellerie et de la restauration, de la construction et des travaux publics... Mais pour Terra Nova, l’impasse démographique nécessite de continuer à recourir à une immigration de travail toujours plus nombreuse : le think-tank estime qu’il faudrait 250.000 à 300.000 immigrés de plus chaque année pendant 20 ans. Tandis que pour l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, les besoins de main d’œuvre dans ces secteurs ne suffisent pas à compenser l’impact délétère de l’immigration sur la croissance.