Renaud Girard : «La triste fragmentation communautaire de la Syrie»
LE MOT DE MECHANT REAC®
Depuis le 13 juillet 2025, la communauté druze syrienne est victime de massacres perpétrés par des groupes djihadistes sunnites incontrôlés. Cette tragédie souligne la grave fragmentation confessionnelle menaçant l’unité de la Syrie. Les druzes, minorité abrahamique proche du chiisme ismaélien, sont considérés comme hérétiques par les islamistes sunnites. Historiquement loyaux aux États dans lesquels ils vivent, leur survie les pousse aujourd’hui vers l’exil ou la protection d’un bastion, notamment avec l’appui d’Israël qui intervient militairement.
La récurrence de ces violences sectaires ne se limite pas aux druzes : les alaouites et les chrétiens ont également été ciblés. Aucun soutien international n’a été apporté à ces minorités, malgré leur enracinement millénaire dans la région. Face à cette situation, le nouveau président syrien, Ahmed al-Charaa, soutenu par Erdogan, Trump et Macron, reste silencieux ou dépassé, alimentant les soupçons sur ses intentions.
Dans sa chronique (Le Figaro) Renaud Girard dénonce l’absence d’un État central fort et rappelle que l’ancien régime baasiste, malgré ses dérives, protégeait les minorités et garantissait une coexistence religieuse. L’auteur insiste sur l’urgence de restaurer une autorité étatique capable de prévenir une guerre civile généralisée. Il met en garde contre la spirale de la décomposition du pays et évoque les trois issues possibles pour les minorités : exil, bastion ou disparition. Il critique aussi l’analyse française du conflit, marquée selon lui par ignorance et naïveté diplomatique.
En conclusion, Renaud Girard appelle à reconnaître que, dans certaines régions du monde, l’ordre autoritaire peut paradoxalement offrir plus de stabilité que l’anarchie. Car, au-delà de la dictature, il y a pire : la guerre civile confessionnelle.Lire le blog de Renaud Girard