Yves d’Amécourt : « L’État nounou est une servitude volontaire, douce mais redoutable »
Dans l'entretien qu'il donne à Epoch Times, il revient sur les origines de cette dérive, son accélération sous Emmanuel Macron, et les conséquences démocratiques de ce qu’il appelle le « syndrome du ralentisseur ». Il y ajoute une réflexion plus large sur le biais généralisé qui affaiblit l’espoir collectif.
Epoch Times : Vous écrivez que l’État infantilise les Français depuis vingt ans. Il y a eu un basculement au début des années 2000 ?
Yves d’Amécourt : Oui. On peut situer un tournant vers les années 2000, avec la montée en puissance d’un État qui préfère la norme à l’action, la procédure au résultat. Le phénomène est plus ancien, mais il s’est structuré à cette époque. Ce qu’on appelait jadis la puissance publique s’est peu à peu muée en surveillance douce. On n’agit plus sur le réel, on l’encadre. On ne protège plus, on anticipe, on prévient, on « incite » – et toujours au nom du bien. Le résultat, c’est une infantilisation générale.
Le citoyen est vu comme un enfant à protéger, pas comme un adulte à responsabiliser. C’est ce que j’ai appelé sur mon blog « l’État nounou, l’écran papa, le grille-pain sauve » : toute la société semble désormais pensée pour éviter à l’individu d’avoir à exercer son jugement.