Yves d’Amécourt : « L’État nounou est une servitude volontaire, douce mais redoutable »


L’ancien élu local et viticulteur girondin Yves d’Amécourt, également porte-voix du mouvement Nouvelle Énergie présidé par David Lisnard, dénonce dans ses tribunes un glissement progressif de la société française vers une forme d’infantilisation généralisée. Un phénomène qu’il analyse comme le fruit combiné des médias, du Parlement et d’un État devenu « nounou ».

Dans l'entretien qu'il donne à Epoch Times, il revient sur les origines de cette dérive, son accélération sous Emmanuel Macron, et les conséquences démocratiques de ce qu’il appelle le « syndrome du ralentisseur ». Il y ajoute une réflexion plus large sur le biais généralisé qui affaiblit l’espoir collectif.

Epoch Times : Vous écrivez que l’État infantilise les Français depuis vingt ans. Il y a eu un basculement au début des années 2000 ?

Yves d’Amécourt :
Oui. On peut situer un tournant vers les années 2000, avec la montée en puissance d’un État qui préfère la norme à l’action, la procédure au résultat. Le phénomène est plus ancien, mais il s’est structuré à cette époque. Ce qu’on appelait jadis la puissance publique s’est peu à peu muée en surveillance douce. On n’agit plus sur le réel, on l’encadre. On ne protège plus, on anticipe, on prévient, on « incite » – et toujours au nom du bien. Le résultat, c’est une infantilisation générale.

Le citoyen est vu comme un enfant à protéger, pas comme un adulte à responsabiliser. C’est ce que j’ai appelé sur mon blog « l’État nounou, l’écran papa, le grille-pain sauve » : toute la société semble désormais pensée pour éviter à l’individu d’avoir à exercer son jugement.