"Analyse de l'étude de David Betz intitulée 'Civil War Comes to the West'" - Par Patrice Touraine


Le mot de Méchant Réac ® - Par Laurent SAILLY

Dans une étude publiée ce mois d’août dans la revue anglo-saxonne Military Strategy Magazine, David Betz, professeur du King’s College à Londres, met en garde sur le risque de l’éclatement d’une guerre civile en Occident, notamment en France et au Royaume-Uni qu’il juge particulièrement exposés à ce scénario. Patrice Touraine, entrepreneur en analyse des risques, dans un entretien avec Epoch Times, analyse cette étude et la doctrine française actuelle de contre-insurrection

David Betz alerte sur un risque croissant de guerre civile en France et au Royaume-Uni. Selon lui, la menace principale pour l’Occident n’est plus extérieure mais intérieure. Il identifie des signaux faibles comme les attentats terroristes, les émeutes dans les banlieues et les tensions liées à l’immigration, qui traduisent une fragmentation culturelle inquiétante. En France, la stagnation économique, la perte de confiance dans les institutions et l’influence excessive des élites aggravent ce risque. David Betz estime à 18,5 % la probabilité d’un conflit civil sur cinq ans. Il envisage des scénarios de villes ingouvernables, de sabotages d’infrastructures et de déplacements massifs de populations. Il recommande une réorientation stratégique : sécurisation des infrastructures, création de zones protégées et élaboration de doctrines adaptées. Enfin, il met en garde contre le « biais de normalité » qui pousse à sous-estimer les dangers dans les pays historiquement stables.


Selon Patrice Touraine juge ce scénario réaliste pour la France, en raison de facteurs endogènes comme la perte de confiance dans les institutions, les tensions ethniques, et les séquelles psychologiques post-Covid. Il souligne que la doctrine française de contre-insurrection exclut l’usage des forces armées sur le territoire national : seules la police et la gendarmerie seraient mobilisées. Touraine insiste sur la nécessité de protéger les opérateurs d’intérêts vitaux (services publics, nucléaire, bases militaires) et d’éviter des scénarios figés. Il appelle à une préparation transversale, adaptée à des crises imprévisibles, comme l’a montré l’épisode des Gilets Jaunes.

Lire l'entretien : « La France a la possibilité de faire face à un conflit intérieur, mais cela ne se fera pas via les forces armées » | guerre civile | Epoch Times