«L’accord migratoire franco-britannique est insuffisant et inadapté» - Par Fernand Gontier
L’accord migratoire franco-britannique « One in One out », entré en vigueur en août 2025, prévoit que chaque migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni soit renvoyé en France, en échange d’un migrant admis légalement outre-Manche. Un accord que Fernand Gontier critique vivement :
- Insuffisant : il ne concerne que 2 500 personnes, soit 10 % des traversées réussies.
- Inadapté : les profils juridiques des migrants échangés sont trop différents, ce qui rend le dispositif moralement et opérationnellement discutable.
- Déséquilibré : il profite davantage au Royaume-Uni, qui évite une approche multilatérale avec l’UE.
La France risque de devoir gérer seule les migrants renvoyés, souvent non expulsables (Érythrée, Irak, Iran, Syrie), ce qui saturera les centres de rétention. Les juges pourraient être contraints de les libérer faute de solution.
Il regrette que l’U.E. soit exclue du dispositif, alors que les flux migratoires concernent aussi l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Il appelle à une approche globale, avec des accords de réadmission, une coopération renforcée et une stratégie commune pour lutter contre les réseaux criminels. Selon lui, l’accord actuel privilégie la communication politique à court terme au détriment d’une solution durable et concertée.
Laurent Sailly
Fernand Gontier
«L’accord migratoire franco-britannique est insuffisant et inadapté»
Entré en vigueur le 6 août, l’accord pilote conclu le mois dernier profitera davantage au Royaume-Uni, et le dispositif risque de montrer très vite ses limites, explique l’ancien directeur de la police aux frontières Fernand Gontier.
Fernand Gontier fut directeur central de la police aux frontières (PAF) entre 2017 et 2022. Il est l’auteur de La face cachée de l’immigration (Éditions Baudelaire, 2024).
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