Luc Ferry: «La sagesse du “non !”»
Luc Ferry critique les philosophies du bonheur contemporaines, inspirées du stoïcisme (qui valorisent la résignation au destin, même dans des situations extrêmes comme la torture), du bouddhisme ou de Nietzsche (qui invite à dire “oui” à toute la vie, même à la souffrance), qui prônent l’acceptation du réel, même dans ses aspects les plus sombres. Il rejette cette « sagesse du oui », qu’il juge moralement abjecte et spirituellement détestable, notamment lorsqu’elle conduit à considérer la torture comme un bien pour le sage.
L'auteur défend au contraire une « sagesse du non », fondée sur le refus de l’inacceptable : injustice, ignominie, fatalité. Il célèbre le courage de figures comme De Gaulle ou Churchill, qui ont su dire non à l’abjection. Pour lui, la dignité humaine commence par ce refus actif du réel quand il est atroce. Il oppose cette posture à la résignation promue par les idéologies du développement personnel, qu’il considère comme une forme de soumission. Dire non devient alors un acte de sagesse, de lucidité et de résistance.
CHRONIQUE - Le renouveau des philosophies du bonheur s’appuie sur l’idée qu’il faudrait dire oui au monde tel qu’il va, «avec ses hauts et ses bas». Au contraire, la vraie sagesse s’enracine dans le refus d’un réel détestable ou inique.
Luc Ferry: «La sagesse du “non !”»
Laurent Sailly
Luc Ferry
«La sagesse du “non !”»
Luc Ferry: «La sagesse du “non !”»