Nouvelle-Calédonie : y a-t-il eu « accord signé à Bougival » ? - Par Eric Descheemaeker


LE MOT DE MECHANT REAC®

En juillet 2025, un « projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie » a été signé à Bougival, présenté comme un accord historique par le président de la République et plusieurs responsables politiques.
Cependant, le 9 août, le congrès du FLNKS conteste avoir signé un véritable accord et rejette unanimement le document, affirmant n’avoir accepté que de présenter le texte à ses instances. Juridiquement, l’accord ne remplit pas les conditions d’un contrat valide : il manque un consentement clair et inconditionnel. Certains signataires ont donné un accord de principe, d’autres un accord conditionnel. En l’absence d’unanimité des partenaires politiques, le texte ne peut être considéré comme un accord formel et ne peut donc servir de base à une réforme constitutionnelle ou à un référendum.
Et Eric Descheemaeker de conclure : il n’y a pas eu d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie signé à Bougival le 12 juillet 2025.

Laurent Sailly

Eric Descheemaeker
Nouvelle-Calédonie : y a-t-il eu « accord signé à Bougival » ?

Un accord a été signé à Bougival entre les différentes parties du dossier calédonien. Mais le FLNKS aurait modifié sa position et semblerait aujourd’hui refuser de reconnaître la ratification. Bougival est-il encore valable ou faut-il tout reprendre ?

Le 11 juillet 2025 dans la nuit (heure de Paris) j’ai reçu, comme beaucoup, un document de 13 pages intitulé « projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », dont on nous disait qu’il allait être signé dans les prochaines heures. Le temps d’essayer de le comprendre me parvenait un document séparé comportant 19 signatures en dessous de la phrase « l’ensemble des partenaires s’engage à présenter et à défendre le texte en l’état de l’accord sur la Nouvelle-Calédonie ». Dans la mesure où toute la classe politique, à commencer par le Président de la République, parlait d’un « accord » (« historique » qui plus est), je n’ai guère songé à douter de la chose. Sollicité, je publiai le week-end même une première analyse de ce qui me semblait être le « pari immensément risqué » des loyalistes.