PPE 3, le psychodrame permanent - Par T&A


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La troisième version de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est incohérente et son coût faramineux. Elle prévoit de remplacer une électricité déjà décarbonée (95 % en France) par des renouvelables intermittents, pour un coût estimé à 300 milliards d’euros. La France produit déjà plus d’électricité qu’elle ne consomme, avec un excédent exporté de 89 TWh en 2024. Le décret de promulgation, annoncé par le ministre Marc Ferracci, a été bloqué in extremis par le Premier ministre François Bayrou. L’Académie des Sciences et le think tank Cérémé dénoncent une démarche irréaliste et idéologisée. Le Parlement tente de reprendre la main via la PPL Grémillet, qui propose de privilégier les énergies décarbonées. Un moratoire sur les nouveaux parcs intermittents a été rejeté après une forte pression médiatique. La PPE3 soulève des interrogations sur les intérêts politiques et économiques qui influencent la politique énergétique française.

Laurent Sailly

PPE 3, le psychodrame permanent

La Programmation pluriannuelle de l’énergie, troisième version (PPE3), est une parfaite illustration des errements de la politique énergétique du pays. Un document problématique construit sur des hypothèses et des schémas irréalistes, coûteux et consistant à remplacer de l’électricité décarbonée… par de l’électricité décarbonée. Voilà pourquoi il a fait l’objet de critiques acerbes de bon nombre d’experts des questions énergétiques et de nombreux parlementaires dans l’indifférence et même le mépris d’un appareil d’Etat manifestement soumis à des lobbys politiques, idéologiques et économiques. A tel point que le décret était sur le point d’être publié le 1er août avait annoncé triomphalement Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie et de l’énergie… et surtout des renouvelables. Avant que le Premier ministre François Bayrou, bloque in extremis l’initiative. Jusqu’à quand ? Un épisode politique proprement ahurissant.

Il faut se souvenir du réquisitoire contre la PPE3 écrit il y a juste quatre mois par la très respectée Académie des Sciences. « Ce document est mal fait, il n’y a pas eu de travail de mise en cohérence des contributions des différents services ». Un niveau de rigueur « indigne d’une production des services de l’État ». L’Académie dénonçait à la fois les ambitions irréalistes et la méthode qui consiste à fixer des objectifs sans se donner les moyens de les atteindre, et sans se soucier des conséquences économiques, financières, politiques et sociales. « C’est complètement fou. C’est incohérent », concluait l’Académie des Sciences.

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Lire également sur cette question majeure et sous forme de tribune le communiqué publié le 2 août par le très sérieux Cérémé (Cercle d’études et de réflexions sur le mix énergétique), spécialisé dans l’énergie et qui depuis des mois dénonce les failles et les dangers de la PPE3. Ce communiqué s’insurge contre l’inversion d’ordre inacceptable entre le règlement et la loi. On peut le trouver ici.