Henri Guaino et Jean-Luc Barré : nous sommes dans une crise de régime liée à la médiocrité de la classe politique*
*Paru dans Le Figaro Magazine sous le titre : «Après Macron, restera-t-il quelque chose du général de Gaulle ?»
Le mot de Méchant Réac® - Par Laurent SAILLY
Le mot de Méchant Réac® - Par Laurent SAILLY
Dans un grand entretien croisé publié par Le Figaro Magazine, Henri Guaino et Jean-Luc Barré analysent la crise politique actuelle à la lumière de l’héritage gaullien. Tous deux s’accordent sur un constat sévère : la Ve République est en voie de délitement, minée par la médiocrité de la classe politique et la perte de sens des institutions.
La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en 2024 était contraire à l’esprit des institutions. Contrairement à De Gaulle, qui utilisait ce levier dans des contextes de crise de confiance entre le peuple et le pouvoir, cette décision était opportuniste et déconnectée de toute légitimité populaire. Les deux intervenants dénoncent une dérive vers un régime d’assemblée, marqué par l’impuissance exécutive et la fragmentation parlementaire.
Le gaullisme reposait sur un lien direct entre le chef de l’État et le peuple, incarné par le recours fréquent au référendum et une pratique du pouvoir fondée sur la responsabilité. De Gaulle gouvernait avec une conscience aiguë de l’unité nationale, refusant de céder aux jeux partisans.
Aujourd’hui, la montée des extrêmes, l’effondrement des partis traditionnels et la perte de confiance dans les élites politiques menacent la stabilité démocratique. Le gaullisme, loin d’être un dogme, est une exigence morale et politique, fondée sur le refus du défaitisme et la primauté de l’intérêt national. Pour Guaino et Barré, seule une refondation du lien entre gouvernants et gouvernés, dans l’esprit du 18 juin, pourrait conjurer le péril.
La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en 2024 était contraire à l’esprit des institutions. Contrairement à De Gaulle, qui utilisait ce levier dans des contextes de crise de confiance entre le peuple et le pouvoir, cette décision était opportuniste et déconnectée de toute légitimité populaire. Les deux intervenants dénoncent une dérive vers un régime d’assemblée, marqué par l’impuissance exécutive et la fragmentation parlementaire.
Le gaullisme reposait sur un lien direct entre le chef de l’État et le peuple, incarné par le recours fréquent au référendum et une pratique du pouvoir fondée sur la responsabilité. De Gaulle gouvernait avec une conscience aiguë de l’unité nationale, refusant de céder aux jeux partisans.
Aujourd’hui, la montée des extrêmes, l’effondrement des partis traditionnels et la perte de confiance dans les élites politiques menacent la stabilité démocratique. Le gaullisme, loin d’être un dogme, est une exigence morale et politique, fondée sur le refus du défaitisme et la primauté de l’intérêt national. Pour Guaino et Barré, seule une refondation du lien entre gouvernants et gouvernés, dans l’esprit du 18 juin, pourrait conjurer le péril.
Henri Guaino et Jean-Luc Barré
«Après Macron, restera-t-il quelque chose du général de Gaulle ?»
