J'ai lu et aimé : « Sexe, science et censure » de Leonardo Orlando et Peggy Sastre - Par Laurent Sailly


Le mot de Méchant Réac® - Par Laurent SAILLY

Non, les hommes et les femmes ne sont pas les mêmes. Dans un essai décoiffant, « Sexe, science et censure » (Éditions de l’Observatoire), le politologue Leonardo Orlando et la philosophe Peggy Sastre proposent une défense de la liberté académique et alertent sur les dérives du militantisme dans la recherche scientifique…

Peggy SASTRE, docteur en philosophie des sciences, est journaliste au Point, traductrice et auteur de plusieurs essais.
Leonardo ORLANDO, docteur en science politique (Sciences Po Paris) et titulaire d'un master de philosophie (Paris-1 Panthéon Sorbonne), a effectué un postdoctorat en sciences cognitives et psychologie évolutionnaire à l'ENS. Il est actuellement visiting fellow au Mathias Corvinus Collegium de Budapest.

La biologie est de plus en plus niée au profit de dogmes militants, transformant la science en une sorte de liturgie où le doute et l’expérimentation sont abandonnés. Cette tendance se manifeste particulièrement dans les institutions universitaires, où la liberté académique est sacrifiée pour préserver la paix sociale. Les auteurs, eux-mêmes victimes de cette censure, proposent une analyse rigoureuse de cette "guerre du genre" et réhabilitent des vérités scientifiques sur les différences entre sexes. Ils critiquent la responsabilité des chercheurs et des institutions qui, par opportunisme ou peur du conflit, valident des idéologies antiscientifiques et le mythe du “self made self”, qui nie les limites biologiques et génétiques de l’individu, engendrant souffrance psychique et déséquilibres sociaux.

Les auteurs invitent à repenser la liberté intellectuelle, la place du corps dans l’identité, et le rôle des politiques publiques dans le respect des préférences naturelles. Les différences biologiques entre hommes et femmes sont réelles, significatives et scientifiquement fondées. Ils rejettent l’idée d’un patriarcat planifié, préférant parler d’un “compromis conflictuel” entre sexes soumis à des contraintes reproductives différentes. La civilisation est vue comme un mécanisme de régulation des pulsions masculines, mais pas comme leur éradication. Ils critiquent le féminisme contemporain dont la dérive vers une idéologie victimaire et antiscientifique, infantilise les femmes et marginalise les hommes et dénoncent les politiques publiques fondées sur le constructivisme total (jouets neutres, quotas, déni des différences biologiques) déconnectées du réel.

En conclusion, les auteurs plaident pour une approche lucide et pragmatique (reconnaissance des déterminismes biologiques) et appellent à réconcilier science et émancipation, et à restaurer le débat démocratique sur des bases scientifiques solides.